Les troubles psychologiques:Les troubles obsessionnels compulsifs
Les TOC sont connus du grand public car ils ont été fortement médiatisés. Loin de faire peur comme la schizophrénie, ils rappellent à chacun ses manies ou ses rituels de l’enfance, mais poussés à l’extrême. Le rituel obsessionnel fait partie du monde de l’enfance. A cette période, il est la conséquence de la pensée magique caractérisée par le manque de séparation entre la pensée et l’acte. C’est par exemple l’enfant qui, dans la rue, marche sur les lignes du trottoir en s’inventant un code de conduite qui, s’il est respecté, donnera lieu à un événement heureux. C’est la façon dont l’enfant compense son impuissance à choisir et sa soumission à ce qu’il vit.
Certains adultes qui ont encore du mal à séparer pensée et acte (subissant une soumission angoissante à ce qu’ils vivent) ont toujours dans un coin de leur tête ce mode de pensée. Les croyances superstitieuses en témoignent.
Symptomatologie
A l’adolescence, les TOC peuvent survenir d’une façon envahissante. Ils prennent alors leur sens par rapport aux remaniements dus à la puberté. Ils se caractérisent par :
• la présence d’une idée obsédante ;
• la mise en acte d’un rituel compulsif visant à soulager l’idée obsédante.
Les idées obsédantes sont des idées chargées d’angoisse qui surviennent sans cesse à l’esprit de l’adolescent, sans qu’il puisse les chasser. Il connaît le caractère extérieur de ces idées et reconnaît leur absurdité. Il a donc conscience de son trouble. Toutefois, il est pris de doute, ce
qui l’oblige à exercer un rituel pour les chasser. La lutte elle-même contre ces idées s’accompagne d’angoisse.
Les obsessions peuvent être de trois types différents :
• les obsessions phobiques, qui se portent sur un objet ou une situation. La seule évocation de ceux-ci provoque une angoisse massive (saleté, toucher, etc.) ;
• les obsessions idéatives. Le sujet est sans cesse envahi par une même idée qui l’angoisse. Cela peut être un doute sur un acte qu’il a fait ou non, une réponse qu’il a donnée, des ruminations mentales, des questions philosophiques. Le doute est massif ;
• les obsessions impulsives. Le sujet est envahi par la peur de commettre un acte absurde ou dangereux (se jeter par la fenêtre, faire du mal à quelqu’un, dire un mot à tonalité sexuelle, etc.).
Pour soulager l’angoisse provoquée par ces obsessions, le sujet met en place des rituels capables d’effacer le danger comme par magie. On les appelle « compulsion » ou « acte compulsif ». Ils correspondent au type d’obsession du sujet. Ainsi, un adolescent qui a une obsession de la saleté se lavera les mains plusieurs fois par jour, et plusieurs fois d’affilée, puis lavera tout ce qu’il a touché. Souvent, sa crainte majeure est de contaminer une personne aimée et de la mettre en danger. Même s’il reconnaît que le danger est peu probable, il ne peut s’empêcher de douter. Le rituel le soulage, mais jamais complètement. Cela peut également être un rituel de vérification s’il s’agit d’une obsession idéative de doute sur un acte. Par ailleurs, une combinaison de chiffres ou de mots dits dans un certain sens peut prendre une valeur conju- ratoire.