les troubles psychologiques et psychopthologie de l'adolescent: délinquance, automutilation et autodestruction
Symptomatologïe
L’adolescence est l’âge de l’agir. Poussé par des chamboulements internes qu’il fuit, l’adolescent est contraint à agir pour soulager sa tension intérieure. Il ne choisit pas forcément la verbalisation, plus difficile et longue et dont il a l’impression que l’effet ne sera pas immédiat. L’impulsivité est variable chez chacun et dépend de la tolérance à la frustration. Pour certains, celle-ci est insupportable et réactive les manques précoces.
Le but de l’agir est de décharger la tension interne de façon immédiate. Les pulsions agressives et libidinales en sont à l’origine. Lorsqu’elles sont mal liées entre elles, les pulsions agressives se donnent à voir à travers des actes violents. L’adolescent projette la violence subie à l’intérieur de lui-même contre des objets (ou personne) externes ou contre lui-même. Cela se manifeste par des actes de violences hétéro- agressives ou autoagressives. Certains adolescents se mettent ainsi à frapper leurs parents, à se bagarrer avec leurs pairs ou commettent des actes violents et transgressifs. L’adolescent cherche des limites notamment pour contenir son agressivité. N’y parvenant pas toujours seul, il agit violemment pour rencontrer l’autre : le parent, l’éducateur et la Loi. C’est à ce seul prix qu’ils peuvent s’arrêter.
L’autodestruction à travers divers comportements comme la toxicomanie, l’alcoolisation, l’automutilation est un moyen de se calmer en anesthésiant le déséquilibre interne. La jeune fille (comportement plutôt féminin) qui se taillade les bras cherche de cette façon à déplacer une douleur interne qu’elle ne sait pas apaiser, vers une douleur physique, plus contrôlable. Il s’agit d’une fuite du psychisme, d’un recours à l’extériorité, à défaut d’une capacité de verbalisation et d’intériorisation.
Les hypothèses expliquant les troubles
Bien que l’agir soit typique du comportement adolescent, la violence transgressive et l’autodestruction doivent être considérées comme de véritables troubles venant signifier une souffrance. La dépression peut en être à l’origine. Il s’agit d’un défaut dans la fonction de contention et de gestion des motions internes du sujet. L’adolescent ne peut digérer le foisonnement pulsionnel qui l’agite. De plus, le narcissisme fragile met à mal son estime de lui-même. Les situations de conflit ou d’instabilité familiale favorisent aussi ces passages à l’acte. L’adolescent a besoin de s’appuyer sur un cadre extérieur fort. Si celui-ci bat de l’aile, il trouve d’autres moyens de soulager son déséquilibre interne, de façon parfois néfaste pour lui.
Les troubles de l’adolescence doivent être pris en charge rapidement et en profondeur. C’est à cette période que la structure de la personnalité devient définitive. La meilleure façon est de rester ouvert au dialogue, même si le conflit le rend parfois difficile. Il y a des moments plus propices que d’autres pour parler à un adolescent de sa souffrance. Il est nécessaire de trouver un juste équilibre entre laisser à l’adolescent un espace privé dans lequel il peut construire sa personnalité et le cadrer dans ses désirs contradictoires.
Une fois le trouble repéré, il est souvent préférable de s’adresser à un professionnel car les parents sont trop impliqués affectivement. Leur angoisse et leur rôle éducatif risquent de rendre la situation encore plus délicate. En revanche, la prise en charge par un tiers inclura toujours les parents. Ceux-ci ont un grand rôle à jouer auprès de l’adolescent. Une fois la souffrance dissipée, l’adolescent intégrera cette période dans le récit de sa vie, grâce à l’élaboration de cette période par la parole