Les troubles psychologiques et psychopathologie de l’adolescent: psychopathologie adolescent
L’adolescence est une période délicate et cruciale. Notre identité et notre équilibre narcissique et objectai s’y jouent. Chacun arrive à cette période avec une histoire, celle de son enfance, et pourvu d’un certain nombre d’acquisitions plus ou moins solides. Durant l’enfance, on ne se rend pas forcément compte de cette construction qui s’est faite dès la naissance, si ce n’est sur le plan des acquisitions langagières et psychomotrices.
L’adolescence arrive comme un catalyseur, un zoom mettant en lumière les manques et les failles intérieurs de notre développement. Il se peut également que ce soit la réalité extérieure qui change en même temps que l’adolescent, ce qui lui complique la tâche. Car à cet âge où tout est chamboulé en soi, on a profondément besoin de s’appuyer sur des repères extérieurs fidèles. Prenons la métaphore du marin à la dérive sur l’océan : il est perdu, mais pour se repérer, il utilise la position des étoiles et des points cardinaux. Si ceux-ci venaient à changer de place, le marin ne pourrait pas s’y retrouver. L’adolescent compte sur ce qu’il connaît, c’est-à-dire son entourage et les liens qui unissent les membres de la famille entre eux. Chacun a une place et il est important que l’adolescent puisse compter sur ce cadre.
Lorsque la souffrance est présente chez un adolescent, elle peut se manifester de diverses façons. Elle est plus ou moins bruyante, mais le calme ne signifie pas non plus toujours le bien-être. Ce que nous voyons en surface s’appelle le symptôme. Il est la manifestation extérieure d’un trouble psychique. Un trouble ou une pathologie peut comporter plusieurs symptômes, de même que l’on peut retrouver le même symptôme dans différentes pathologies.
La souffrance est difficile à mesurer et les parents s’inquiètent parfois de comportements qui ne procurent pas de souffrance à l’adolescent mais, au contraire, le protègent. A l’adolescence, la souffrance n’est pas toujours verbalisée directement. Il est donc difficile de la repérer. Toutefois, on peut juger de l’installation d’une souffrance ou d’une pathologie par sa durée, les conséquences sociales et affectives de la conduite (repli, passage à l’acte transgressif, etc.), ou le changement d’humeur radical. La présentation des troubles qui suit n’est pas exhaustive mais donne une idée des troubles que vivent certains adolescents.
Les troubles addictifs
Les addictions sont des troubles qui se caractérisent par une répétition d’actes susceptibles de provoquer du plaisir et marqués par la dépendance à un objet ou à une situation et consommés avec avidité. Ainsi, le sujet perd la liberté de s’abstenir de consommer l’objet. Le trouble addictif se retrouve dans diverses organisations psychiques et n’en constitue pas une à lui seul. On le retrouve pour la majorité dans les organisations limites. Mais à l’adolescence, où la structure est encore en construction, tout est possible. Le trouble est donc à interpréter dans le processus de construction, en fonction de l’âge et de l’histoire infantile de l’adolescent. Ce type de trouble est particulièrement lié à l’adolescence, dans la mesure où les sujets qui en souffrent présentent des carences majeures des assises narcissiques. Comme nous l’avons vu, le narcissisme est ébranlé à l’adolescence par les changements pubertaires.