Les troubles des conduites alimentaires chez l'enfant
‘Manger’est un acte qui implique plusieurs fonctions :
- La faim : manger répond à un besoin instinctuel fondamental, la faim crée un état de tension apaisé par le repos.C’est un besoin instinctuel fondamental.
- Le plaisir : manger procure de surcroit, du plaisir ; plaisir de sucer, ou de mordre, servant d’exécutoire à l’agressivité normale.
- L’échange et l’attachement : l’alimentation met en relation deux êtres qui communiquent ensembles. Cette communication se fait sous plusieurs formes : regards, paroles, toucher….. L’enfant en acceptant la nourriture, accepte sa mère.
- Le dedans et le dehors : au niveau de la bouche, s’opèrent des échanges entre ce qui est dehors (l’autre) et ce qui est dedans (soi). Plusieurs mécanismes psychiques inconscients (introjection, identification, incorporation…) font intervenir ces notions de dedans et de dehord, d’intime et de collectif.
- La structuration de la personnalité et la mise en place des relations d’objets (relation avec l’entourage). Le Moi se forme à partir d’épreuves corporels.
- La signification sociale et culturelle imaginaire et symbolique : dans chaque culture, manger revêt de significations particulières qui dépassent le fait de manger.
Manger ne se limite donc pas au faite de s’alimenter et ne constitue pas qu’une seule fonction physiologique. Manger fait aussi intervenir la psyché, consciemment et inconsciemment.
Pour le nourrisson, l’alimentation est une activité quotidienne normale de l’organisme, elle réponde à des instincts et besoins physiologiques.
L’alimentation est la première relation de l’enfant avec le sein maternel et le monde extérieur, pouvant donner lieu à des fixations, et régression au stade oral.
L’anorexie du second trimestre :
Il s’agit d’une altération au niveau du comportement alimentaire du nourrisson. Cette perturbation est fréquente, survient entre 5 et 8mois. Elle s’installe progressivement ou brutalement, parfois à l’occasion d’un changement du régime alimentaire (sevrage).
Cette anorexie se présente comme une pathologie de refus et d’opposition -de la part du nourrisson-des soins maternels. Il présente souvent une vivacité et une précocité dans son développement psychologique : il est curieux, vif et au contact facial.
La mère est angoissée, elle essaye de provoquer une acceptation de la nourriture par différentes manœuvres allant de la douceur à la brutalité.
L’anorexie du second trimestre est isolée elle peut être accompagnée d’une constipation.
L’évolution de l’anorexie du second trimestre peut prendre deux formes :
L’anorexie simple :
C’est un trouble réactionnel au sevrage et passager. Elle peut également être une conduite de refus liée à une attitude de forçage de la mère, elle disparaît avec le changement d’attitude de la mère.
L’anorexie mentale grave :
La réaction anorexique de l’enfant est profondément inscrite dans son comportement.
Si l’attitude de la mère ne soit pas susceptible aux changements, le comportement anorexique persiste et peuvent s’accompagner d’autres troubles : difficultés de sommeil, des crises de colère intenses face à la nourriture….
Ce comportement peut être entrecoupé de périodes pendant lesquelles, le bébé mange mieux, tout en se montrant capricieux.
Les vomissements sont fréquents, on peut observer, également, un ralentissement somatique et une pâleur.
Le mérycisme ou rumination :
Le mérycisme est la régurgitation active et répétée de nourriture, suivie de mâchonnements, ce trouble apparaît vers le deuxième semestre après une période de fonctionnement normal. Souvent on observe une émission continue de liquide par les commissures labiales, et le linge de l’enfant, mouillé dégage une odeur aigrelette .
Le phénomène se produit quand l’enfant est seul : il paraît entièrement absorbé, le regard vide et indifférent à l’environnement. Le mérycisme est isolé, d’autres fois, s’accompagne de manifestations stéréotypées : succion de pouce, manipulation répétitive d’une partie du corps.
Ce trouble survient dans les contextes de grandes carences avec défaut de stimulations: carence de soins, trouble de la relation mère enfant, le trouble de l’attachement……
L’existence d’un trouble psychopathologique grave comme retard mental ou autisme est un facteur favorisant.
Les vomissements psychogenes :
S’observe en dehors de toute étiologie organique explicative.
Certains enfants anorexique finissent par accepter de manger mais se font vomir ensuite. D’autres vomissements surviennent brutalement, apparaissent comme une réaction à des modifications dans la vie du nourrisson ou secondaire à des dysfonctionnements de la dyade mère-enfant.
L’hyperphagie :
C’est la conséquence d’habitudes alimentaires, une conduite liée à des conflits psychologiques ou à l’incapacité de supporter des frustrations mises en place dans le cadre du couple mère-enfant.
Parfois, ce trouble débouche sur une obésité suite à une dépression ou carence affective.
Les caprices alimentaires :
Les caprices sont fréquents pendant la petite enfance, concernant certains genres d’aliments soit dans le sens du dégout, soit de sens du désir : désir sélectif des sucreries, dégout sélectif des légumes.
Certains aliments suscitent des réactions souvent vives chez l’enfant soit du faite de la couleur ou du goût.
Ces gouts et dégouts sélectifs sont le témoin évident de l’investissement fantasmatique particulier de certains aliments et de leurs absorptions, pour l’enfant c’est un moyen de presse et de manipulation de son entourage.
La potomanie :
C’est un besoin impérieux de boire de grande quantité d’eau ou tous autres liquides.
Elle apparaît comme une perturbation de la notion de soif qui trouve sa signification soit dans un comportement névrotique régressif soit dans un comportement d’opposition à l’entourage.
Ce comportement peut ,parfois, précéder d’une conduite boulimique ou anorexique ou la suivre
Le pica :
C’ est l’ingestion de substances non nutritives : du plâtre, de la ficelle, de la peinture, du tissu, des cheveux ; les enfants plus âgés peuvent manger du sable, des insectes, des cailloux ou des excréments d’animaux. Il n’y a pas d’aversion pour la nourriture.
Ce comportement peut être considéré comme banal entre 6 et 12 mois lorsque l’enfant explore le monde en portant les objets à sa bouche. Il est considéré comme pathologique, quand il devient fréquent, durable (plus d’un mois), clairement inadapté au stade de développement de l’enfant, et s’il ne représente pas une pratique culturellement admise.
Par ailleurs, on peut observer ce trouble chez des enfants souffrant de retard mental ou de trouble envahissant du développement.
Qu’est ce que je fais quand mon enfant ne veut pas manger ?
Dans la majorité des cas, ce sont des enfants normaux qui ont des besoins inférieurs à la moyenne, et auxquels les parents bien intentionnés veulent imposer une consommation qu’ils considèrent comme « normale ».
Plus on force l’enfant à manger, plus la nourriture le dégoûte et plus la famille multiplie les moyens de pression pour qu’il mange. C’est de ce cercle vicieux qu’il faut apprendre à sortir.
Voici quelques principes à respecter si votre enfant refuse de manger :
- Prévenir votre enfant cinq minutes à l’avance avant son repas afin qu’il se prépare à cesser son jeu.
- Préparer son assiette avant de l’appeler.
- Faire participer votre enfant à la préparation des repas.
- Introduire des nouveaux aliments à petites doses dans l’alimentation de votre bébé.
- Montrer à vos enfants qu’un aliment est bon et que vous vous régalez plutôt que d’affirmer qu’il est bon pour la santé.
- Servir à votre enfant ses classiques préférés.
- N’exercer pas un forcing et ne lui exiger pas de goûter à tout.
- Si votre enfant fait la grimace, après avoir goûté un aliment, ne le forcez pas à continuer ,au contraire, félicitez le d’avoir accepté de goûter.
- Ne vous énervez pas et ne faites pas du repas un moment de conflit.
- Ne laisser pas votre enfant jouer entre deux plats.
Et s’il mange trop!!
L’obésité infantile est un excès de graisse.
Un bébé tout rond n’est guère inquiétant. L’enfant a besoin de réserves. Cependant, sa courbe de poids, présente doit rester harmonieuse.
Par contre, si la courbe de poids pointe brusquement vers le haut et qu’elle franchit deux courbes officielles, c’est alors le moment de se mobiliser, de rectifier le tir avant que l’obésité s’installe chez votre enfant
Alors, voici quelques principes à respecter
- Une alimentation équilibrée avec trois repas par jour et le goûter qui lui permet de patienter jusqu’au repas du soir.
- Des règles alimentaires à respecter:
-Eviter les graisses, sucreries et sodas
-Arrêter les grignotages entre les repas
-A chaque repas : un plat principal, un légume vert ou un féculent en alternance, un laitage et un fruit.
- Privilégier les efforts physiques: lui faire pratiquer un sport qu’il aime.
- Décoller l’enfant de la télévision pendant son repas.