Les troubles anxieux : Diagnostic différentiel
L’anxiété est un symptôme commun à bon nombre d’affections psychiatriques.
Trouble anxieux / trouble dépressif
Devant des manifestations anxieuses un diagnostic doit être systématiquement évoque, celui de la dépression (en particulier la dépression masquée). Le diagnostic se pose, là encore, d’autant plus souvent que la co-morbidité anxiété – dépression est très fréquente :
- la plupart des dépressions (50-70%) s’accompagnent d’une symptomatologie
anxieuse.
- 20 à 30% des anxieux souffrent également d’épisodes dépressifs.
La recherche d’une humeur dépressive (tristesse, perte de l’élan vital, diminution aobale de l’activité générale et des processus intellectuels, perte d’intérêt et de plaisir pour es activités habituelles), d’un rythme circadien particulier des troubles (asthénie & insomnie -atinale) étayera le diagnostic de dépression. Dans les états dépressifs mélancoliques on -prouvera de plus les idées de culpabilité, d’autodépréciation, d’incurabilité et les idées suicidaires.
La distinction est d’autant plus importante que si les antidépresseurs sont efficaces dans certains troubles anxieux, les anxiolytiques, n’ont, par contre, aucun effet sur les troubles dépressifs.
L’hypocondrie
Une crainte persistante d’être atteint d’une maladie organique est un signe cardinal de l’hypochondrie mais se rencontre aussi fréquemment parmi les sujets souffrant d’un trouble anxieux pouvant même
constituer le motif de la consultation médicale. En effet, les multiples symptômes somatiques de l’anxiété (tachycardie, vertiges etc.) peuvent être légitimement interprétés par le patient comme témoignant d’une affection organique.
Cependant, dans l’hypochondrie la crainte persistante d’être atteint d’une maladie organique a des caractéristiques propres qui permettent d’orienter le diagnostic :
• La crainte persiste malgré les examens complémentaires appropriés et rassurants.
• L’hypochondriaque est déçu par la négativité d’un examen complémentaire (à l’inverse de l’anxieux qui est rassuré même temporairement).
• Les symptômes dont se plaint le patient sont difficiles à objectiver par un examen clinique et sont souvent décrits de manière vague (ex. « Les veines douloureuses », « le coeur fatigué » « une gêne abdominale diffuse »).
• La plainte apparaît disproportionnée par rapport à la maladie redoutée ( toux occasionnelle interprétée comme signe d’un cancer du poumon ).
Etat anxieux et pathologie psychotique
L’anxiété est rarement absente dans les tableaux de psychoses.
Elle peut être liée soit :
- à un vécu de dépersonnalisation que l’on retrouve chez le schizophrène particulièrement dans la phase de début de la maladie. Typiquement ce sentiment de dépersonnalisation du schizophrène est lié à vécu d’angoisse de morcellement.
- à un vécu délirant et dans ce cadre c’est le thème de persécution qui induit le plus d’anxiété car le sujet persécuté à tout simplement peur pour sa vie, celle de son entourage etc…