Les troubles anxieux
Introduction :
Les troubles anxieux sont une pathologie fréquente à laquelle est très souvent confronté le médecin généraliste.
En effet, la fréquence des troubles anxieux dans la population générale est de l’ordre de 10 et la majorité des patients consultent, en première intention, ie médecin généraliste ou le scêdaliste non psychiatre ( cardiologue et gastro-entérologue en particulier ).
C’est une pathologie qui suscite un regain d’intérêt en raison de nouvelles approches : Sur le plan diagnostique ; individualisation d’une nouvelle pathologie appelée trouble ranique.
Sur le plan thérapeutique ;
Découverte de l’efficacité des antidépresseurs sur le trouble panique.
Mise en évidence de l’efficacité des antidépresseurs sérotoninergiques dans le trouble obsessionnel compulsif.
Développement des méthodes de psychothérapie comportementale dans l’agoraphobie et le trouble obsessionnel compulsif.
Historique & évolution des idées
Jusqu’il y a quelques années, les troubles anxieux étaient pratiquement identifiés à la névrose d’angoisse, décrite par Freud et l’on tenait pour acquis qu’une simple variation quantitative distinguait l’angoisse aiguë de l’anxiété chronique. Tout fut remis en cuestion, à la fin des années 60, quand l’américain Donald KLEIN démontra l’efficacité préventive de certains antidépresseurs sur la survenue des crises d’angoisse paroxystique tandis que l’anxiété chronique ne semblait pas être influencée par ce type de molécules.
Depuis lors, de multiples travaux ont établi l’autonomie d’une nouvelle catégorie : agnostique appelée trouble panique (attaque de panique récurrente de survenue -prévisible) et son rôle dans le développement du trouble agoraphobique.
Ces travaux conduiront à l’éclatement de la névrose d’angoisse (en trouble panique et anxiété généralisée) et à une nouvelle classification (ou nosographie) des états névrotiques qui se caractérise par l’inclusion de toutes les névroses, à l’exception de l’hystérie, dans la 3:égorie des troubles anxieux.
Il faut cependant noter que cette distinction entre deux types d’anxiété en fonction ce leur réponse ou non aux antidépresseurs est elle-même contestée en raison même de efficacité de certains antidépresseurs dans le trouble anxiété généralisée.
Définitions :
Définition de l’anxiete : L’anxiété ou l’angoisse désignent cet état émotionnel particulier associant généralement un sentiment pénible de peur vague, d’attente d’un danger imprécis et des manifestations somatiques variées ; cette définition met d’emblée l’accent sur la double appartenance, à la fois psychique et physique du phénomène anxieux.
Définition de l’anxiété pathologique : l’angoisse n’est pas un phénomène toujours pathologique ; elle est même, au contraire, l’une des caractéristiques de la condition humaine.
L’anxiété est, en effet, une expérience banale partagée par tous les hommes, qu’il s’agisse de l’inquiétude éprouvée pour la santé d’un proche, de la peur ressentie devant une situation difficile ou du trac précédant une épreuve ; qui n’a jamais éprouvé cette émotion faite d’anticipation péjorative? Qui n’en a jamais ressenti ses manifestations somatiques : oppression thoracique, sécheresse de la bouche, boule dans la gorge, inconfort gastrique ou intestinal, tremblement, etc.?
Le principal critère pour différencier l’anxiété normale de l’anxiété pathologique est Je retentissement de celle ci sur les capacités d’adaptation du sujet :
L’anxiété normale permet au sujet d’adopter des stratégies de pensées et de comportement lui permettant de faire face, de manière plus efficace, au danger. Cette anxiété, adaptée à la situation, joue le rôle fondamental, devant une situation de danger ou de performance, de mettre l’organisme en état d’alerte, élevant son niveau de vigilance et ses capacités de réaction. C’est dire que l’anxiété peut être non seulement normale et banale mais aussi bénéfique ; à ce titre, elle doit être respectée.
L’anxiété devient pathologique, du fait de l’intensité et de la fréquence de ses manifestations et surtout de leurs répercussions sur la vie de l’individu ; l’anxiété pathologique désorganise, en effet, les capacités d’adaptation du sujet et loin d’être ce stimulant de !a pensée et de l’action, elle devient, au contraire inhibante et paralysante.
Délimitation du concept de troubles anxieux :
un état d’anxiété peut se rencontrer dans la quasi totalité des troubles psychiatriques. On ne posera pas pour autant le diagnostic de troubles anxieux chaque fois que l’on aura mis en évidence des manifestations d’anxiété chez un patient. En effet les classifications actuelles réservent le terme de troubles anxieux à un ensemble de pathologies où l’anxiété représente la manifestation dominante c’est à dire non liée à un autre trouble psychiatrique maieur
Autrement dit, cette catégorie diagnostique exclut, tout à la fois, l’anxiété normale et l’angoisse associée à d’autres pathologies psychiatriques (ex. anxiété liée à une dépression ou un état psychotique ).
Auparavant, on employait le terme « angoisse » pour désigner les manifestations somatiques des états anxieux et le terme « anxiété » pour désigner le versant psychique. Actuellement ces deux termes sont considérés comme des synonymes.