Les manifestations hysteriques : diagnostic positif
- Survenue des symptômes, notamment à la suite d’un évènement particulièrement traumatisant (décès, bombardement, catastrophe naturelle, attentat) ou d’un conflit relationnel ;
- L’existence éventuelle d’épisode(s) conversif(s) antérieur(s) ;
- Les caractéristiques bien particulières des symptômes, qui ne respectent ni la systématisation neurologique, ni les lois de la physiologie, ni les descriptions classiques de la pathologie ;
- L’absence classique d’anxiété vis-à-vis de la symptomatologie qui est vécue dans une « belle indifférence » (ou anosodiaphorie) ;
- L’existence d’un handicap familial et/ou socioprofessionnel beaucoup plus important que celui auquel on pourrait s’attendre ;
- L’évolution variable, capricieuse, inhabituelle et surprenante des troubles ; la sensibilité (au moins transitoire) à la suggestion et à la réassurance, l’aggravation par des affects négatifs (mais la modification ou la disparition des symptômes sous l’influence de facteurs extérieurs peut aussi s’observer dans la pathologie médicale générale) ;
- La nature bien particulière de la personnalité du sujet chez qui surviennent ces symptômes paradoxaux ;
L’existence d’un examen clinique normal, notamment dans les pathologies à expression neurologique : absence d’anomalies des réflexes ostéotendineux et cutané plantaires.
Toutefois, la pathologie générale peut présenter des tableaux d’allure hystériforme, un(e) hystérique peut voir coexister des troubles conversifs et des troubles organiques, et tout(e) hystérique peut voir survenir un jour une affection somatique. C’est dire que l’examen clinique doit être complet et s’accompagner, autant que de besoin, des investigations complémentaires indispensables et notamment d’un électroencéphalogramme, d’un électromyogramme, d’une ponction lombaire (pour examen du LCR), de potentiels évoqués et d’une scanographie cérébrale. Mais il faudra bien se garder de se laisser entraîner dans une escalade sans fin qui ne ferait que chroniciser les troubles.
Facteurs étio-pathogéniques :
Si l’étïologie de l’hystérie reste inconnue, on peut toutefois identifier des facteurs prédisposants :
– une personnalité histrionique et dépendante ;
– un « stress » psychosocial important (décès, guerre) ;
– un antécédent de maladie physique pouvant servir de « modèle » pour les symptômes conversifs ;
– une mise au contact de sujets présentant d’authentiques symptômes physiques ou des symptômes de conversion (parfois véritables « épidémies hystériques »).
– L’approche psychanalytique voit dans la problématique hystérique un échec de la résolution du complexe d’œdipe et une forme particulière de l’aménagement de l’angoisse de castration liée au caractère incestueux des désirs sexuels.
Lorsque alimentés du dedans par les pensées instindmlles ou réactivés du dehors par les situations et événements actuels, les éléments refoulés tendent à réapparaître au niveau conscient, le symptôme corporel se substitue à la représentation (image, idée, souvenirs) et l’épreuve de réalité est aussi évitée « la conversion somatique » entraîne comme bénéfice primaire la diminution de l’angoisse née des conflits internes voire son annulation (la « belle indifférence » qu’affiche l’hystérique vis à vis de ses symptômes) lorsque la conversion est réussie.
Les parties du corps choisies pour exprimer un tel fantasme sont dotées pour un sujet donné et éventuellement à la faveur d’éléments spécifiques à chaque culture, d’un pouvoir métaphorique qui les prédispose à être une préfiguration de la fonction phallique et de son inhibition éventuelle ou à représenter, par déplacement, d’autres parties du corps vécues sur un mode conflictuel
Le mécanisme d’identification est souvent à i’œuvre dans ie symptôme de conversion, l’identification concernant un attribut d’une personne admirée, désirée ou enviée voire haie