Les hysteriques
Historique
Connue depuis l’Antiquité, l’hystérie (du grec hustera, « matrice ») est déjà décrite 2000 ans environ avant J.-C., dans le papyrus Kahoun, qui est le plus ancien papyrus -ecical égyptien. Les états morbides sont alors attribués à La migration vers le haut du corps oe a matrice qui, en comprimant les autres organes, entraîne ainsi une sensation de
suffocation.
Hippocrate distingue cette « suffocation de la matrice » de l’épilepsie, et lui attribue comme cause l’absence de rapports sexuels.
Au lié siècle, Catien abandonne l’idée d’un déplacement de l’organe.
Charles Lepois et Thomas WiHis sont les premiers à émettre l’hypothèse d’une ocalisation cérébrale de l’hystérie (XVIIè siècle), tandis que Thomas Sydenham la considère comme une maladie pas comme les autres dans la mesure où elle les imite toutes.
A la fin du XlXè siècle, Charcot reproduit sous hypnose des symptômes et les fait c s paraître ; et il ne leur retrouve aucune origine lésionnelle. Cependant, ii voit dans rystérie l’expression d’un dysfonctionnement du système nerveux ayant lui-même des conséquences psychiques.
Mais en 1901, son élève Babinski dénomme l’hystérie « pithiatisme » (du grec ceithos, « persuasion » et iatos, « guérissable »), la renvoyant à des phénomènes qui ceuvent être reproduits par autosuggestion. Séparant l’hystérie de la neurologie par son absence de signes objectifs, il dénigre alors cette affection qu’il attribue à de la pure simulation.
Toutefois, c’est Freud qui à la même époque, à partir des travaux de Janet, a l’idée eue les symptômes prennent leur source et leur sens dans l’inconscient des patientes. De ce 201 nt de vue, Les études sur /’hystérie (1895) apparaissent comme le texte fondateur de la psychanalyse.
Définition :
Le terme d’hystérie désigne des manifestations cliniques disparates : des symptômes, un type de personnalité, un style d’expression des émotions, des aspects normatifs.
Ainsi, pour la psychiatrie classique, « l’hystérie est une névrose caractérisée par ‘hyperexpressivité somatique des idées, des images et des affects inconscients. Ses symptômes sont les manifestations psychomotrices, sensorielles ou végétatives de cette conversion somatique » (H.Ey). L’hystérie est donc une névrose associant :
- des phénomènes de conversion somatiques, permanents ou paroxystiques ;
- une personnalité particulière à base de plasticité : la « personnalité hystérique ».