Les formes cliniques des schizophrénies
Les modes de début des schizophrénies
L’importance d’une mise en route précoce des mesures thérapeutiques explique l’intérêt porté aux formes de début. Le début peut être aigu ou progressif.
Début aigu :
Un épisode délirant aigu inaugural
Une bouffée délirante polymorphe, ou un accès confusionnel pose surtout le problème de son devenir, c’est-à-dire celui de la qualité de la restitution après l’épisode psychotique aigu. On estime généralement qu’un tiers de ces états aigus guérit sans suite notable, un tiers se répète de façon plus ou moins espacée et cyclique, et un tiers évolue vers un état schizophrénique patent.
Un épisode d’allure maniaque
Il s’agit plus dans ce cas d’un état d’excitation psychique que d’un état d’excitation de l’humeur. L’euphorie et le contact ludique sont absents ou au second plan.
La tachypsychie et l’hyperkinésie sont particulières car les idées se bousculent plus selon une trame incohérente que selon des associations par assonance ou par contiguïté. L’agitation comporte des gestes qui frappent par leur bizarrerie.
Un épisode d’allure dépressif
I! existe une perte d’intérêt et un ralentissement psychomoteur mais le contact est plus détaché que dépressif. Le sujet apparait plutôt comme replié et distant que sombre et abattu. La mimique est plutôt fermée et bizarre dans son expression que triste et douloureuse.
Début insidieux :
Les formes à début insidieux et progressif sont souvent difficiles à diagnostiquer. Les symptômes classiques sont :
- un fléchissement du rendement scolaire ou professionnel
- une modification du caractère avec irritabilité, colères disproportionnées, crises de rire incompréhensible, repli sur soi…
- une accentuation de traits de personnalité schizoïde
- des conduites alcooliques et toxicomaniaques
- des déviations des conduites sexuelles apparaissant en rupture avec l’organisation antérieure de la personnalité
- des troubles des conduites alimentaires telles qu’une anorexie mentale, particulière en raison de troubles de l’image du corps ou de l’étrangeté des régimes alimentaires, mais surtout de l’absence d’hyperactivité remplacée plutôt par un ralentissement
- des préoccupations hypochondriaques ou dysmorphophobiques
- des troubles de l’identité de genre
- des manifestations obsessionnelles et compulsives caractérisées par l’absence de lutte anxieuse, la thématique quasi délirante et la bizarrerie des rituels qui les accompagnent.
Les formes symptomatiques des schizophrénies
Les sous-types de la schizophrénie sont définis par la symptomatologie prédominante au moment de l’évaluation et peut varier avec le temps sous l’influence des traitements engagés.
– la schizophrénie type paranoïde : elle est caractérisée au premier plan par la présence d’un délire paranoïde plus ou moins riche ou par des hallucinations auditives
fréquentes.
la schizophrénie type désorganisé : toutes les manifestations suivantes sont au premier plan : discours désorganisé, comportement désorganisé et affects abrasés ou inappropriés). Elle ne doit pas répondre aux critères du type catatonique
– la schizophrénie type catatonique : elle est dominée par au moins deux des manifestations suivantes : immobilité motrfce avec catalepsie ou une stupeur catatonique, une activité motrice excessive stérile non influencée par des stimulations extérieures, negativisme extrême, positions catatoniques et/ou mouvements stéréotype et/ou manifeste manifestes et une écholalie ou une la schizophrénie type indifférencié : elle ne répond pas aux critères du type paranoïde, desorganisé ou catatonique.
-la schizophrénie type résiduel : absence d’idées délirantes manifestes, hallucinations, de discours désorganisé et de comportement grossièrement désorganisé ou catatonique, avec la persistance de symptômes négatifs ou pius de deux symptômes parmi les autres maïs sous forme atténuée.
Les formes évolutives des schizophrénies
L’évolution de la maladie une fois installée est variable. Après un premier épisode psychotique, l’évolution peut se faire de quatre manières différentes :
– absence de symptômes résiduels durables et absence de rechutes ultérieures dans 22% des cas ;
– alternance de rémissions et de rechutes, avec peu ou pas de symptômes résiduels au cours des rémissions, dans 35% des cas ;
– alternance de rémissions et de rechutes, avec aggravation des symptômes résiduels EL fil des rechutes, dans 35% des cas ;
– absence de rémission, avec une évolution continue, dans 8% des cas.la résiduels entre les épisodes). Les signes positifs de la maladie répondent en général bien au traitement neuroleptique.
La schizophrénie désorganisée commence souvent à la fin de l’adolescence sur un mode insidieux et se caractérise par une évolution plus souvent continue et/ou déficitaire évolution continue avec éventuellement symptômes négatifs).
La schizophrénie indifférenciée et la schizophrénie catatonique ont une évolution variable.
Les complications dépressives sont fréquentes ainsi que les tentatives de suicide et ies conduites addictives,
Une surmortalité prématurée est observée et est liée à la fréquence de la mortalité par suicide (10%) et la grande comorbidité cardiovasculaire.