Les différentes modalités du développement de l’enfant:Psychopathologie de l’enfant
Les troubles du contrôle sphinctérien
L’énurésie
L’énurésie est l’incapacité pour l’enfant de retenir ses urines après la limite d’âge de l’incontinence (généralement après trois ou quatre ans). L’enfant fait « pipi au lit » (on parle alors d’énurésie nocturne), et/ou « pipi dans sa culotte » (énurésie diurne). Cela entraîne des difficultés d’adaptation à l’école et à la maison.
L’énurésie peut être temporaire, liée à une période où l’enfant est angoissé (déménagement, absence de la mère, etc.) ou durable, s’inscrivant dans le quotidien du fonctionnement familial.
Des consultations pédiatriques sont nécessaires, pour identifier les éventuels troubles somatiques à l’origine de ce comportement. Une orientation vers une prise en charge psychologique est alors fréquemment proposée à l’enfant.
L’encoprésie
L’encoprésie s’assimile à l’énurésie, mais il s’agit de la rétention des selles (l’enfant fait « caca dans sa culotte »). Le trouble n’est pathologique qu’à partir d’un certain âge (au-delà de quatre ans) et d’une certaine durée. Là encore, étant données les difficultés d’adaptation importantes et la souffrance psychologique de l’enfant, des consultations spécialisées sont nécessaires au traitement du trouble.
Il convient également de distinguer, dans l’énurésie comme dans l’enco- présie, les formes primaires et secondaires. On parle d’énurésie ou d’encoprésie primaire lorsque la propreté n’a jamais été atteinte, tandis que dans la forme secondaire, la propreté a été atteinte (en général durant plus de six mois), puis perdue.
Les troubles alimentaires
Les crises de boulimie
Il s’agit d’impulsions irrésistibles à s’alimenter, survenant brutalement, accompagnées ou non de sensations de faim. Ces crises concernent des aliments appréciés ou non par le sujet. Il s’agit d’un besoin impérieux de se remplir la bouche, dans un accès compulsif qui peut durer de quelques minutes à plusieurs heures. Ces crises cessent brutalement et sont suivies d’une impression de dégoût. Elles se terminent généralement dans un état de torpeur.
De telles crises peuvent être révélatrices d’un trouble important dans la relation mère/enfant et peuvent également s’intégrer dans une conduite psychotique où la nourriture fait l’objet d’un investissement délirant.
La potomanie
Il s’agit d’un besoin impérieux de boire de grandes quantités d’eau ou, à défaut, d’autres liquides. Il est important de bien différencier cette conduite déviante des syndromes somatiques impliquant un diabète sucré ou insipide.
Ce comportement traduit une perturbation de la notion de soif et peut conduire à des désordres somatiques en raison de la trop grande ingestion de liquides (travail des reins trop important).
Un tel syndrome peut se rencontrer isolé, dans le cadre d’une psychose de l’enfant, ou dans un comportement névrotique régressif, s’inscrivant souvent dans une attitude d’opposition à l’entourage qui cherche à limiter la quantité de liquide ingéré.
Le pica
C’est l’ingestion de substances non comestibles, l’enfant avalant à peu près tout ce qui lui tombe sous la main. Cette conduite est fréquente et normale entre quatre et dix mois, lorsque l’enfant porte tout objet à sa bouche comme premier moyen d’appréhension du monde. Elle devient pathologique au-delà de dix mois.
On rencontre ce syndrome dans les cas de carences affectives graves et de psychoses infantiles avec troubles de la fonction alimentaire.
Les troubles du sommeil
L’insomnie
Elle doit conduire à des recherches sur les rythmes de sommeil, puis à des examens physiologiques, avant ou en même temps qu’on en étudiera les causes psychologiques.
Les cauchemars
Ils sont très fréquents et il est nécessaire de les dédramatiser en permettant à l’enfant d’exprimer ses émotions et d’évoquer ses peurs. C’est la fréquence et l’intensité de ces cauchemars qui indiqueront la nécessité d’une consultation.
Les terreurs nocturnes
Ce sont des réveils très angoissés et la présence du parent ne suffit pas à calmer l’enfant. Certains mouvements violents de l’enfant peuvent le blesser (chute, coups contre le mur, etc.). La prise en charge psychologique de l’enfant et de sa famille peut être nécessaire pour résoudre les bouleversements liés à cette situation.
Le somnambulisme
Ce trouble peut prêter à sourire, du fait de son emploi souvent humoristique dans les livres ou films. Mais il doit être pris au sérieux, surtout s’il s’associe à des terreurs nocturnes. Il marque souvent une grande anxiété chez l’enfant et constitue une indication de psychothérapie.
vidéo: Les différentes modalités du développement de l’enfant:Psychopathologie de l’enfant
https://www.youtube.com/watch?v=MmBhfHlfF_w