Les différentes modalités du développement de l’enfant:Les stades du développement psychosexuel selon Sigmund Freud
Sigmund Freud, fondateur de la psychanalyse, propose plusieurs stades du développement psychosexuel. Il s’agit d’étapes correspondant à une organisation de la sexualité au fur et à mesure du développement de l’enfant. Ces stades caractérisent également l’évolution du fonctionnement psychique de l’individu.
Le stade oral
Définition
Il caractérise le fonctionnement du nourrisson. L’essentiel des motions de plaisir est concentré autour de la bouche, qui est alors appelée « zone érogène ». Le très jeune enfant vit des instants privilégiés avec sa mère ou tout autre donneur de soins, lors du nourrissage au sein ou au biberon. C’est un stade qui organise donc le plaisir autour des activités de succion et d’absorption, jusqu’à un désir d’incorporer tout entier l’objet pourvoyeur de ce plaisir.
Le stade sadique-oral
A l’intérieur de ce stade, on reconnaît l’existence d’un stade sadique- oral qui correspond au désir de mordre et de détruire. En effet, le nourrissage est si important pour l’enfant et sa dépendance à son donneur de soin si complète, qu’il développe en même temps que l’amour des mouvements de haine envers l’objet lorsque celui-ci lui a manqué.
C’est à ce stade que s’effectuent progressivement l’intégration de l’amour et de la haine et l’accès à l’ambivalence. L’ambivalence correspond à la coexistence de sentiments ou d’idées opposés, sans que la présence de l’un n’exclût nécessairement l’autre. Il devient ainsi possible à l’enfant de comprendre que les choses peuvent être à la fois bonnes et mauvaises. Il sort ainsi de la logique réductrice du tout bon/ tout mauvais.
Le stade anal
Définition
Le stade anal s’étend de la période de deux ans à celle de trois ou quatre ans et correspond au temps de « l’enfant au pot », c’est-à-dire la période où la maîtrise des sphincters permet au jeune enfant de contrôler l’évacuation de ses excréments. La zone érogène est donc concentrée autour de la zone anale qui devient un nouveau lieu de plaisir.
Il s’agit souvent d’une période charnière dans l’éducation, les parents souhaitant voir leur enfant propre le plus rapidement possible, en vue de l’entrée à l’école maternelle bien sûr, mais aussi pour avoir la satisfaction de le voir plus autonome et arrêter l’utilisation des couches. L’enfant saisit l’enjeu de ses conduites, voyant le plaisir de sa mère lorsqu’il va « proprement » sur le pot et son déplaisir lorsqu’il fait dans sa couche ou sa culotte. Tout un jeu d’opposition et de manipulation s’instaure alors, qui varie selon la relation mère/enfant et le fonctionnement familial.
Le stade sadique-anal
Ce stade est dit « sadique-anal » dans la mesure où le désir de maîtrise et d’opposition domine l’enfant. En se découvrant un pouvoir sur la mère, celui de lui donner ou non ce qu’elle attend, l’enfant en joue un certain temps, pour mieux découvrir les possibilités de cette nouvelle relation. C’est souvent à cette période que l’on entend l’enfant dire le plus souvent « non », même à des demandes qui ne posaient aucune difficulté auparavant. Cette attitude est très déroutante pour les parents et souvent agaçante, l’enfant se montrant moins obéissant. Néanmoins, elle n’a qu’un temps et est nécessaire à la constitution de sa personnalité. En disant « non », l’enfant se pose comme individu autonome, distinct du désir de ses parents, un peu plus maître de son existence. Et il faut bien mesurer la force que demande un tel « non » à un petit enfant de trois ou quatre ans, face aux adultes dont toute son existence dépend.