Les différentes modalités du développement de l’enfant:la phase de latence
Elle s’étend de la fin du complexe d’Œdipe jusqu’à la puberté. C’est une période de désexualisation durant laquelle l’enfant parle peu de sexualité mais cherche par contre à s’engager dans des activités de développement valorisantes. Ce processus de détournement de la sexualité vers des voies socialement acceptables, comme le sport ou la création artistique, s’appelle la sublimation.
Alors que beaucoup d’enfants se montraient pudiques vers trois ou quatre ans, on peut constater une plus grande impudeur lors de la phase de latence. Les questions sexuelles ont, pour un temps, perdu de leur importance. C’est un passage nécessaire au bon développement de l’enfant, la tension psychique liée au complexe d’Œdipe et de castration ne pouvant être soutenue très longtemps.
Le désir d’être aimé par les parents n’en disparaît pas pour autant, mais il revêt des formes plus acceptables, comme la volonté de se montrer bon élève, d’être un jour un cosmonaute qui ira sur la lune, ou un chevalier qui sauvera maman de tous les méchants.
L’arrivée de la puberté entraîne des modifications physiologiques et psychologiques très profondes qui obligent l’enfant à (re)constituer ou sa sexualité et son identité dans un corps d’adulte.
Le stade génital
Définition
Il commence à la puberté et perdure durant toute la vie adulte. En accédant à une maturité biologique, l’enfant devenu adolescent réactive son complexe d’Œdipe, avec d’autant plus de force qu’il est en mesure de rivaliser avec un autre adulte et de prétendre à la séduction d’un de ses parents.
La puberté place donc l’individu devant deux impératifs complexes et souvent douloureux : accepter et intégrer définitivement une identité sexuelle, et renoncer à son premier choix d’objet amoureux, pour reporter son désir à l’extérieur de la cellule familiale.
C’est un moment de mal-être et de révolte souvent incontournable dont la difficulté dépend de la façon dont les choses ont été vécues par le passé. L’adolescent s’oppose à ses parents pour parvenir à s’en
détacher et ses manifestations paraissent souvent excessives ou ingrates. Il s’agit d’une période délicate pour l’ensemble des membres de la famille. Les conflits peuvent se résoudre ou s’envenimer, selon les réactions de chacun.
La notion de points de fixation et de régression
Définition
Selon le modèle de la psychanalyse, la pathologie mentale est associée à une régression à certains points de fixation lors de la traversée de différents stades. Il y a fixation lorsqu’une difficulté liée aux enjeux d’un stade ne peut pas être dépassée. L’enfant continue alors à grandir, rencontre chacun des stades suivants, mais il demeure inscrit dans son développement un point de fixation où il risque de régresser s’il est placé à nouveau dans cette même difficulté.
La régression signifie le retour en arrière, le mouvement jusqu’à un mode de fonctionnement antérieur. Elle peut signifier une pathologie si elle envahit le fonctionnement d’un individu adulte.
L’enfant traverse des stades possédant des possibilités de fixation pathologique. Chacun de ces stades possède des modalités excessives qui ne peuvent se dérouler que dans l’enfance et sont nécessaires à la constitution de la personnalité. La plupart de ces éléments seront oubliés et rejetés dans l’inconscient au moyen du mécanisme du refoulement. C’est ce qui fait dire à Freud que l’enfant est un « pervers polymorphe ».
Deux exemples de pathologies liées à des points de fixation-régression
• La névrose hystérique
Il y a deux points de fixation dans la névrose hystérique, l’un au stade oral et l’autre au stade phallique.
Au stade oral, un premier point de fixation s’est constitué en raison d’une difficulté de séparation. L’acceptation de la différence des sexes a été impossible, ou très difficile, au stade phallique, ce qui a constitué un second point de fixation. L’hystérique adulte reste donc dans une identité sexuelle mal constituée, ne voulant renoncer aux attributs d’aucun des deux sexes.
• La névrose obsessionnelle
Le point de fixation de la névrose obsessionnelle se situe au stade sadique-anal, avec une cristallisation autour des activités de rétention
et d’opposition. A l’âge adulte, le sujet névrosé obsessionnel effectue un mouvement de régression massif vers les traits de caractère sadique- anal, comme l’avarice ou le désir de maîtrise.