les différentes formes du développement du nourrisson :La théorie de Mary Aïnsworth , l’attachement secure
En 1979, Mary Ainsworth développe la notion d’un attachement « secure », ou assuré, caractérisant une forme d’attachement mère/ enfant élaboré au cours des premiers mois de la vie. Il représenterait ce pôle de sécurité et de relative indépendance dans les relations mère/ enfant.
En plaçant un enfant âgé de 18 mois dans une « situation étrange » au cours de laquelle il est mis en présence d’une personne étrangère dans un lieu inconnu, il lui a été possible de caractériser les modalités d’interaction mobilisées par le départ puis le retour de la mère.
Mary Ainsworth démontre ainsi la place fondamentale des modalités de l’attachement mère/enfant dans les premières années de la vie, pour le développement ultérieur et les relations au monde.
Cette sécurité et cette autonomie, ce sentiment que l’enfant développe progressivement de ses propres compétences et de sa valeur, proviendraient de l’attachement « secure » qu’il réalise auprès de sa mère dès les premiers échanges.
Les différentes figures d’attachement
L’importance des relations interpersonnelles dans la petite enfance est presque unanimement soulignée par les chercheurs, avec le constat que des relations parents/enfants sécurisantes et harmonieuses apportent un degré de protection contre un risque environnemental ultérieur. Même si la mère joue un rôle déterminant dans la constitution de l’attachement, Mary Ainsworth rappelle que le rôle d’autres figures d’attachement n’est pas négligeable pour autant.
D’autres figures d’attachement que celle des parents doivent donc jouer un rôle très conséquent, puisqu’elles permettent à un enfant très jeune de développer malgré tout une autonomie, un sentiment de sécurité
et d’individuation capables de promouvoir le développement de sa personnalité.
Il existe toute une littérature abordant ainsi l’importance du rôle du père comme figure d’attachement associée à celle de la mère, les recherches insistant le plus souvent sur l’agent de différenciation incarné par un père « suffisamment présent » sur le plan symbolique. Des études menées en pouponnière rappellent également l’importance d’un « substitut maternel satisfaisant » lorsque l’enfant est placé en situation de perte de ses figures d’attachement.
En fonction de ces modalités et de façon très précoce, un enfant peut manifester son attachement à des frères et sœurs, des apparentés, des voisins ou des travailleurs sociaux, à toute personne suffisamment présente (même au seul niveau symbolique) pour permettre des investissements, dès lors que la mère leur laisse une possibilité d’existence.
Bowlby distingue ainsi les figures d’attachement principales des figures auxiliaires et insiste sur le fait que la figure d’attachement principale n’est pas toujours la mère. L’investissement variable réalisé par l’enfant auprès de ces figures le conduit également à rappeler que « même si à douze mois une pluralité de figures d’attachement est probablement de règle, ces figures d’attachement ne seront pas traitées comme équivalentes les unes des autres ».
Une figure d’attachement principale est celle vers laquelle l’enfant se tourne quand il est fatigué, lorsqu’il a faim, lorsqu’il est malade ou alarmé et dont la proximité est à même de le réconforter.
Les figures auxiliaires peuvent être investies lorsqu ‘un sentiment de sécurité suffisant émane de la présence et de la disponibilité de la figure d’attachement principale.