les différentes formes du développement du nourrisson :La plasticité cérébrale
Les processus de développement du cerveau sont spécifiques à chaque espèce. L’humain se caractérise par une plus grande immaturité à la naissance que les autres espèces. Son cerveau naît le plus inachevé pour pouvoir être ensuite le plus adapté à son environnement. Au contact de son milieu de vie, l’enfant va développer des aptitudes qui conduiront à renforcer ou à détruire certaines connexions dans son cerveau.
C’est ce que l’on désigne du terme de « plasticité cérébrale ». Plus l’être humain est jeune, plus son système nerveux central est plastique, c’est- à-dire modelable et susceptible de réparation. Au contact des données de l’environnement, le cerveau du nourrisson se spécialise, en supprimant les connexions inutiles et en développant celles qui lui sont nécessaires.
Le cerveau est également capable de compensation, en réparant des connexions détruites par des lésions cérébrales ou des privations sensorielles. Certaines structures cérébrales vont ainsi prendre le relais d’autres inactivées et renforcer leur action pour pallier les éventuels déficits. In utero et dans les premiers mois de la vie, l’être humain élabore ainsi son système nerveux afin de le rendre aussi adapté que possible au monde dans lequel il va vivre.
La formation du système nerveux central débute dès la troisième semaine de gestation, et son développement est sous la dépendance de gènes de développement. L’organisation globale neuronale est ainsi fixée avant la naissance. Après la naissance, les activités motrice, sensorielle et relationnelle régulent la mort ou la survie des cellules et des synapses.
Ce fonctionnement souligne l’importance de l’interaction et de la communication entre les cellules et les individus. Le développement du cerveau est ainsi soumis à de perpétuelles stimulations en provenance de l’interaction entre le sujet et son environnement, conduisant à la spécification du rôle de chaque cellule et des zones cérébrales.
Psychopathologie du nourrisson
Les troubles du sommeil
Le sommeil est un moment crucial pour le développement de l’enfant durant lequel celui-ci va achever l’organisation de son système nerveux central. Le sommeil va lui-même beaucoup évoluer durant les premières années de la vie.
Il existe plusieurs états du sommeil :
• le sommeil agité (SA) ;
• le sommeil paradoxal (SP), celui de l’activité onirique, c’est-à-dire le temps des rêves, caractérisé par des mouvements oculaires rapides sous les paupières.
Le sommeil lent léger (SLL) correspond aux stades 1 et 2 du sommeil et caractérise souvent le début d’endormissement, tandis que le sommeil lent profond (SLP), correspondant aux stades 3 et 4, s’installe généralement après un temps plus long.
Cycle des périodes de sommeil selon les âges
Le sommeil s’organise en cycles, dont la durée et les caractéristiques varient au fil de l’avancée en âge de l’enfant :
• de 0 à 2 mois : cycle de 50 minutes. L’enfant s’endort en sommeil non calme, puis sommeil calme et reprise ;
• de 2 à 8 ou 9 mois : cycle de 70 minutes. L’enfant s’endort en sommeil paradoxal (quelques minutes), puis sommeil lent et sommeil lent profond ;
• de 9 mois à 5 ans : cycle de 80 minutes. L’enfant s’endort en sommeil lent, puis sommeil lent profond et sommeil paradoxal ;
• dès 5 ans : cycle adulte de durée plus courte.