Les délires chroniques non schizophréniques : Diagnostic différentiel
Diagnostics différentiels psychiatriques :
Les délires chroniques du sujet âgé se différencient entre eux essentiellement par le type de mécanisme délirant prédominant (Interprétatif, hallucinatoire ou imaginatif).
La schizophrénie est une pathologie hallucinatoire avec automatisme mental, d’évolution chronique, qui survient chez des patients plus jeunes. Elle peut comporter des interprétations délirantes mais le délire est alors flou, peu cohérent et non systématisé. Les patients peuvent de plus présenter des troubles affectant le comportement, le langage et l’affectivité rentrant dans le cadre de la dissociation mentale.
Les bouffées délirantes aiguës sont principalement des pathologies hallucinatoires avec automatisme mental survenant chez des sujets jeunes dont l’évolution se fait le plus souvent vers la guérison sans séquelle en quelques semaines.
Les troubles thymiques peuvent comporter des éléments délirants de mécanisme interprétatif. Le diagnostic sera posé sur la présence initial d’un trouble thymique et sur le fait que la thématique délirante sera congruente à la tonalité de l’humeur.
Diagnostics différentiels organiques :
En présence d’hallucinations :
On éliminera un syndrome confusionnel et ses principales étiologies.
Devant la présence d’hailucinations olfactives, on recherchera une épilepsie partielle temporale, ainsi qu’une tumeur osseuse de la lame criblée de l’ethmoïde.
Devant ia présence d’hallucinations visuelles on cherchera (en plus des causes de confusion mentale) une pathologie neurodégénérative à type de démence à corps de Lewy (surtout en cas d’association d’unesymptomatologie extrapyramidale en l’absence de traitement neuroleptique et de signes de détérioration cognitive), une thyroïdite d’Hashimoto (très rare) ou encore une tumeur cérébrale.
Lorsqu’il s’agit d’un délire interprétatif :
- Il faudra songer à chercher principalement, notamment chez les sujets âgés, un début de pathologie neurodégénérative. Les interprétations délirantes accompagnent fréquemment l’apparition de troubles mnésiques ou de la compréhension.
- Les encéphalopathies alcooliques telles que le syndrome de Korsakoff peuvent comporter quelques interprétations.
- Des tumeurs cérébrales, notamment de localisation frontale, peuvent donner des tableaux cliniques de délire paranoïaque à type d’érotomanie