Les conduites addictives : Le jeu pathologique
L’usage occasionne ou régulier
Les joueurs, si l’on appelle ainsi toute personne qui participe, occasionnellement ou régulièremen: s un jeu de hasard et d’argent, ne sont en rien des individus à problème, ou des marginaux. Au contraire, iis sont devenus majoritaires dans notre société.
Le passage aux stades de l’usage abusif et la dépendance
Quand l’envie de jouer se transforme progressivement en nécessité de jouer, qu’elle devient plus forte que tout; quand le jeu cesse d’être un loisir pour devenir obsédant, envahissant au détrimei: de tous les investissements affectifs et sociaux, alors il n’est plus un divertissement, mais une dépendance. C’est le jeu excessif, le jeu compulsif, le jeu abusif ou le « jeu pathologique ».
Que le joueur ait perdu ou gagné on retrouve le besoin incontrôlable (« craving ») de jouer pour jouer, jusqu’à ce qu’il ne lui reste plus un sou en poche. Il emprunte alors de l’argent, il néglige s= famille et met en jeu sa situation financière sans ce soucier des conséquences pensant toujours CL i « va se refaire ».
Les conduites d’achat compulsif
Conduites d’achat et environnement social:
il s’agit d’une maladie peu reconnue et souvent associée à une simple tendance au gaspillage 5r effet, les tentations sont grandes dans notre société ; nous sommes tous victimes du matraquage publicitaire et de l’incitation constante à acheter.
L’abus d’achat et l’achat compulsif
Un certain nombre de consommatrices et de consommateurs répondent à cet appel de façor désordonnée et boulimique: ce sont les acheteurs (euses) compulsifs dont on connaît depuis pe_ le malaise qui les pousse à consommer sans frein et sans plaisir.
L’achat compulsif est un comportement qui peut faire beaucoup de ravages: accumulation e: envahissement par des objets ou des biens inutiles ou encombrants, importance du temps consacré aux achats, dilapidation de l’argent pouvant mener à de grandes difficultés financières conflits familiaux, négligences des besoins élémentaires .
Toutes ces manifestations sont bien communes aux conduites de dépendances, il s’agit donc bien d’une dépendance tout comme dans les cas de l’alcoolisme, des toxicomanies ou de la passion du jeu. Les critères du comportement abusif et de la dépendance y sont identiques
Caractéristiques cliniques de ce type de comportement compulsif.
L’abus ou la dépendance sont liés non seulement par la quantité d’achats mais surtout par le déséquilibre émotif associé à l’acte d’achat. Elle met donc en cause les dimensions psychologiques du geste d’acheter ainsi que les dimensions émotives du rapport à l’argent et à la consommation.
l’objet acheté n’a souvent qu’une importance secondaire par rapport au besoin de se retrouver dans un magasin et d’en éprouver une réelle euphorie.
Il s’agit rarement d’objets de première nécessité. De retour à la maison, l’objet acheté a perdu de son éclat et va souvent rejoindre dans Se fond d’une armoire d’autres objets acquis dans les mêmes conditions. Le prochain achat compulsif n’est cependant jamais loin,
La souffrance quand à elle est toujours présente, la personne vit traquée par ce scénario à répétition et compromet souvent gravement son propre équilibre budgétaire et/ou celui de sa faille ainsi que son propre équilibre psychologique.
Sur le plan psychologique, la surconsommation vient d’un déséquilibre entre le rationnel et l’émotif, l’achat est sans grand lien avec le besoin réel ou l’utilité du produit convoité.
En dépit des apparences, i’achat compulsif n’est pas une maladie exclusivement réservée aux femmes, bien que celles-ci recherchent plus souvent que les hommes une aide extérieure pour sortir de l’impasse dans laquelle elles se trouvent.
La dependance au travail ou « workaholisme »,
La dépendance au travail n’est pas encore un domaine de recherche car elle est considérée, dans notre société, comme une qualité, une vertu. Les cas patholgiques peuvent révéler une toute autre réalité.
La relation pathologique d’un sujet à son travail est caractérisée par une compulsion à lui consacrer de plus en plus de temps et d’énergie, s’interdîsant tout repos et toute détente au détriment des autres aspects de sa vie, même si les conséquences sur la santé, la vie familiale et les relations sociales sont négatives
Manifestations cliniques
Quatre étapes évolutives peuvent être sont décrites:
1) Stade de début: le sujet est constemment occupé par son activité professionnelle. Sa pensée est envahie par les tâches à accomplir. IL travaille au delà des heures imposées et répugne à prendre les congés auxquels il a droit .Le perfectionnisme peut être une des premières manifestations de l’addiction du travail: les dossiers n’étant jamais assez travaillés au goût du sujet.
2) Stade d’état : la vie personnelle est négligée au profit du travail. Des tentatives de ressaissisement échouent et le sujet ne parient pas à changer ses habitudes.
Stade de décompensation: marquée par le retentissement social, individuel et somatique.
Le syndrome de « burn out » ou d’épuisement au travail décrit les complications de ce comportement:
Complications physique et psychique
• L’ état de stress chronique vécu par le sujet peut mener à des problèmes sérieux de sarc* physique et/ou mentale. Maux de tête et migraines, tension artérielle élevée (risque accr^ maladies cardiovasculaires), douleurs musculaires, indigestion, troubles du transit abdo~ * ulcères, augmentation ou perte d’appétit, fatigue chronique et insomnie sont souvent associés à la dépendance au travail. De plus, le stress affecte le système immunitaire, ce qj) rend le sujet plus susceptible de contracter d’autres maladies.
• Psychologiquement:, anxiété, irritabilité, hypersensibilité, tristesse, l’isolement, désespo * et dépression sont souvent associés, de même que certains troubles du comportemer: agressivité, augmentation de la consommation de tabac, d’alcool ou de drogues.
Complications sociales
• Professionnelles : troubles de la concentration et de la mémoire, risques de passages à l’acte agressifs ou comportements inappropriés dans les relations avec la hiérarchie, les collaborateurs, les clients. Difficultés croissantes à conserver une image professionnel le respectable. Alors qu’ils craignent la critique et le jugement, ils blâment souvent les s.res les accusant de leurs erreurs.
• Les relations familiales: Les workaholiques ne sont pas les seuls à souffrir de leur concr Leur famille en est la plupart du temps affectée. Les conjoints se sentent ignorés, ont _: »<e image négative de leur union. Les conjoints peuvent devenir la cible des sentiments réç comme les sentiments de colère ou de rage que le sujet dépendant cache prudemme ». = son entourage professionnel; ce climat malsain créé au sein de la famille a souvent des répercussions sur les enfants
• Lorsque la fatigue s’installe, les performances diminuent. Le sujet réalise alors que, sa »s travail il n’est rien : plus d’amis, plus de vie affective, plus de vie sociale.