Les conduites addictives : Addiction sexuelle
L’addiction sexuelle n’est pas individualisée dans le DSMIV, ni répertoriée dans les paraphées n dans les troubles des impulsions.
La CIM10 fait état d’un tableau « d’activité sexuelle excessive’ décrit dans le cadre des dysfonctionnements sexuels.
Définition:
Processus qui induit un sujet à devenir progressivement assujetti à sa sexualité basculer celle-ci dans le registre d’un besoin compulsif plutôt que dans celui du désir.
Les pulsions sexuelles excessives pouvant être la seule plainte chez l’homme comme chez ia *e habituellement chez l’homme comme chez la femme, à l’adolescence ou au début de l’âge d’addiction.
Les manifestations cliniques habituelles de i’addiction comportementale sont :
1) La masturbation compulsive,
2) La recherche de rapports sexueis répétés,
3) L’usage compulsif des réseaux pornographiques sur Internet: il s’agit d’une expression do récente de l’addiction sexuelle. Les participants de ces réseaux communiquent par l’intermédiaire de l’ordinateur, de manière individuelle ou en groupe(chat groupe). Leurs échanges font exclusivement référence à la sexualité.
Principales caractéristiques cliniques de l’addiction sexuelle:
– L’incapacité du sujet à étabiir une relation saine et gratifiante avec son partenaire;
– La survenue , durant l’acte sexuel, d’un état comparable à celui décrit chez le toxicomane sous l’effet des substances psychoactives. De nombreux sujets dépendants présentent ainsi des expériences de dépersonnalisation et de déréaiisation pendant l’acte sexuel;
– L’accomplissement de comportements sexuels suivis de promesses répétées et vaines que le sujet s’adresse à lui-même. Il se promet de cesser ces comportements sexuels. Il devient dans le même temps, de plus en plus dépendant de son activité sexuelle, sa vie étant organisée autour de la satisfaction de son addiction.
– La survenue d’une vive culpabilité, de honte concernant les comportements sexuels addictifs.
Diagnostic:
IL repose principalement sur la notion de « pression fantasmatique » d’ordre sexuel, ainsi que sur les conséquences négatives du comportement.
Dans tous les cas la mise en évidence des conséquences négatives du comportement est un élément essentiel du diagnostic. La dépendance sexuelle conduit à un abandon progressif de la vie de famille, des amis et de l’activité professionnelle. Les conséquences négatives socio professionnelles et familiales de l’addiction sexuelle sont alors comparables à celle des autres addictions.
La sexualité est limitée aux relations accomplies de façon compulsive, la sexualité normale disparaissant complètement.
Le sevrage:
Une interruption brutale du comportement provoque des manifestations équivalentes du sevrage à type de céphalées, d’anxiété, de tremblements. Certains sujets présentent, lors de l’interruption de l’addiction , des syptômes dépressifs de sévérité variable et des manifestations anxieuses aiguës.
Modalités évolutives du trouble:
Quatre phases d’installation de l’addiction sexuelle sont décrites:
Phase d’obsession: l’activité intellectuelle est envahie par les préoccupations sexuelles. Cet état provoque la recherche permanente de stimulations sexuelles
Phase de ritualisation: le sujet exécute certaines actions ritualisées avant tout acte sexuel. Le rituel intensifie les obsessions, augmentant la stimulation et l’excitation. La sexualité addictive ne tolère aucune variation dans les modalités de réalisation de l’acte sexuel. Le scénério érotique est accompli de façon immuable , quelles que soient le partenaires ou les circonstances.
Le comportement sexuel compulsif: Le sujet exécute un acte sexuel précis dicté par les obsessslons et la ritualisation. Il est incapable de contrôler son comportement. La sexualité remplit ici le rôle d’une drogue, la demande urgente de réparation et de satisfaction dépassent de beaucoup les besoins libidinaux normaux. L’acte sexuel porte la marque , par l’obligation comportementale qui s’y rattache, le caractère immuable d’un « acte symptôme »
Phase de désespoir: Le sujet se perçoit comme impuissant vis-à-vis de sa tendance à la répétition des comportements sexuels.
Classification ethiopathogénique:
1. Hypersexualités primaires circonstancielles: s’observent en réaction à un facteur de stress. Elles correspondent à un mécanisme de défense mettant en jeu les vertus contre dépressives et apaisantes de la sexualité. Elles peuvent s’inscrire dans le cadre d’une hypersexualité dite d’entraînement, chez les sujets se livrant à des activités sexuelles collectives.
2. Hypersexuaiité primaires durables: elles constituent des formes plus typiques de dépendances comportementales
3. Hypersexualités secondaires: elles peuvent être provoquées par la consommation de toxiques (amphétamines, crack) ou associées à un trouble psychiatrique. Primaire (accès maniaque, syndrome frontal, syndrome démentiel débutant, retard mental).
Traitements spécifiques à l’addiction sexuelle:
• L’objectif thérapeutique ne sera pas l’abstinence sexuelle totale, mais la disparition élective c. comportement sexuel avec maintien ou reprise d’une sexualité normale. La durée moyenne la prise en charge est de 12 mois. Le sujet est considéré comme un ancien dépendant au même titre que les anciens alcooliques. Il est conseillé aux anciens addicts d’éviter les situations ou les rencontres susceptibles de l’exposer à une rechutte.
• Les traitements chimiothérapiques réduisent les stimulations hormonales du comportement sexuel. L’abaissement des taux de testostérone permet ainsi de bloquer les comportements sexuels incontrolâbles et/ou agressifs. L’acétate de cyprotérone est la molécule la plus utilise dans cette indication. Elie bloque l’action de la testostérone au niveau des récepteurs. Prescs à long terme, elie peut faire disparaître les comportements sexuels addictifs. Prescrite au crç cours, elle peut faire disparaître les comportements sexuels incontrôlables ou agressifs (amélioration dans 80% des cas).
• Dans certains pays les individus dépendants du « cybersex » bénéficient toujours via interne: thérapies de groupe destinée à réduire leur conduite addictive.
Kleptomanie: du grec: « folie du vol ».
La principale caractéristique
Relevée par l’ensemble des auteurs est l’impossibilité répétée de résister à l’envie impulsive le des objets inutiles. De nombreux cas ont été décrits chez des patients de « bonne moralité ». Le DSMIV inscrit la kleptomanie parmi les troubles du contrôle des impulsions.
Critères diagnostics selon Se DSMIV:
A. Impossibilité répétée de résister à l’impulsionde voler des objets qui ne sont dérobés ni pou* usage personnel, ni pour leur valeur commerciale.
B. Sensation croissante de tension juste avant de commettre un vol
C. Plaisir, gratification ou soulagement au moment de la rélisation du vol
D. Le vol n’est pas commis pour exprimer la colère ou la vengeance, ni en réponse à des iceei délirantes ou des hallucinations.
E. Le vol n’est pas mieux expliqué par un trouble des conduites, un épisode maniaque ou personnalité antisociale.
Diagnostic différentiel:
Toutes les conduites de vol observées par certains patients présentant:
- des troubles psychotiques , en réponse à des idées délirantes ou à des hallucinations ol
- un trouble de la personnalité (Vol s’inscrivant dans une conduite antisociale ou délinquants]! Un trouble mental organique(TMO): démences avec perturbations frontales, atteintes temporales, épilepsies partielles…
- Les états confusionnels ( secondaires à un TMO, à un déséquilibre hydro électrolytique, à la prise de substances psychoactives ou au sevrage, ou psychogènes : accès de dissociation Hystériques, fugues psychogènes..)