Les conduites addictives
Introduction du concept d’apdiction
Étymologie ou terme addiction
Être « addicté » était, au Moyen Âge, une ordonnance d’un tribunal, obligeant le débiteur qui ne pouvait rembourser sa dette autrement, à payer son créancier par son travail.
Par la suite, dans la langue anglaise, dès le XlVe siècle, addiction a pu désigner la relation contractuelle de soumission d’un apprenti à son maître, puis se rapprocher peu à peu du sens moderne, en désignant des passions nourries et moralement répréhensibles.
C’est Sigmund Freud qui le premier a utilisé ce terme en illustrant un « besoin primitif » qui fait partie de la condition de tout être humain: le nourrisson est dépendant de sa mère pour sa survie. C’est de cet état primitif qui aurait mal évolué que dériveraient les « addictions ».
Par la suite des psychanalystes ont contribué à enrichir la définition du terme en l’approfondissant. Depuis, au plan psychanalytique, le terme d’addiction est utilisé de manière plus large dans la mesure où l’addiction relève plus d’une attitude intrapsvchiaue, d’un mécanisme que des moyens pour la satisfaire.
Ce terme a été ensuite essentiellement utilisé pour désigner la dépendance aux drogues ou toxicomanie; celle ci continue à servir de modèle pour ia description et les recherches concernant cet ensemble de pathologies allant de la dépendance aux substances ou toxicomanie à d’autres pathologies encore mal définies , regroupées par analogie dans le cadre « des dépendances sans drogues ».
Cadre nosographique , evolution des idees et des concepts
Les représentations liées aux termes de drogue ont longtemps limité l’approche du problème à une pathologie dont la responsabilité serait exclusivement liée à la nature du produit utilisé:
– le produit, serait responsable de la pathologie, et à ce titre est qualifié de « drogue »;
– en conséquence il suffirait de L’interdire pour supprimer le produit pour obtenir la guérison.
Aujourd’hui le cadre législatif, dont dépendent les conditions de prise en charge est particulièrement remis en raison du fait de son inefficacité à prendre en compte la globalité des problèmes liés à l’usage de substances, de la diversités de ces substances (licites et illicites) et à la gravité des conséquences sanitaires et aux difficultés d’accés des sujets en souffrance du fait de la stigmatisation induite par laconfusion délit/ maladie.
L’appréhension des phénomènes non limités à l’usage et aux caractéristiques pharmacoiogiques de la (les ) substance(s) ou du (des) produit(s). incitent désormais de plus à l’abandon du terme ce toxicomanie dans un contexte scientifique ou de soins.
L’Organisation Mondiale de la Santé, afin de dépasser et de rendre compte de la multiplicité ces substances pouvant être impliquées dans le phénomène, recommande de remplacer le terme drogue par celui de substances psychoactives et le terme de toxicomanie par celui de pharmacodépendance
Malgré cette évolution les termes de « toxicomanie » et de « drogues », continuent à être au centre des approches juridiques et du langage courant.
Les études des phénomènes de dépendance devenu synonyme d’addiction ont conduit à élargir application de ce concept d’addiction à une large panoplie de comportement présentant des caractéristiques cliniques, évolutives, éthiopathogéniques et thérapeutiques communes.
Par ailleurs , le terme d’addictions permet de prendre en compte les diverses dimensions du : ~énomène, déjà résumées en ce qui concerne les toxicomanies par C. Oiievenstein comme « la -encontre entre une personnalité, un produit, et un moment socioculturel »; aucun de ces éléments ne rouvant être éludé pour une appréhension globale du phénomène
Interet du concept d’addiction
l’adoption de la notion d’addictions au sens large, regroupant les toxicomanies, l’alcoolisme, le Tabagisme, le jeu pathologique, voire les troubles des conduites alimentaires, les conduites sexuelles ou les relations amoureuses « aliénantes » repose sur les arguments tels que:
Tout d’abord la parenté entre les divers troubles qui s’y trouvent regroupés, et qui sont définis par la répétition contraignant et impulsive d’une conduite supposée par le sujet prévisible, maîtrisable, s’opposant à l’incertitude des rapports de désir, ou simplement à l’incertitude existentielle et interhumaine.
– Ensuite, l’importance des « recoupements » entre les diverses addictions (nous connaissons la fréquence de l’alcoolisme, du tabagisme, des toxicomanies, voire des troubles de conduites alimentaires, chez les joueurs pathologiques).
– Egalement, la fréquence régulièrement notée de passages d’une addiction à une autre: un toxicomane pouvant par exemple devenir alcoolique, puis joueur, puis acheteur compulsif…
– Enfin, la similitude des propositions thérapeutiques. Particulièrement importantes les groupes d’entraide, basés sur les «traitements en douze étapes », de type Alcooliques anonymes. Ce sont en effet exactement les mêmes principes de traitements de conversion et de rédemption morale qui sont proposés aux alcooliques, aux toxicomanes, aux joueurs, et acceptés par nombre d’entre eux.
A u total selon la définition de Goodman, !a notion d’addiction inclut l’ensemble de l’évolution et regroupe tous les comportements pathologiques de consommation de substance ; c’est à dire l’usage nocif (CIM-10, l’abus (DSMIV) et la dépendance.
Définitions
Substance psycho-active:
Il s’agît d’une substance pouvant engendrer une pharmacodépendance ou toxicomanie liée à sa capacité d’induire des phénomènes de tolérance et de renforcement qui poussent au maintien du comportement ou de la consommation.
Pharmacodépendance:
Etat psychique et parfois physique résultant de l’interaction entre un organisme vivant et une sustance, se caractérisant par des modifications du comportement et par d’autres réactions qui comprennent toujours une compulsion à prendre ie produit de façon continue ou périodique afin d’en retrouver les effets psychiques et quelquefois d’éviter le malaise de la privation..
Dans cette définition, se retrouvent les éléments principaux communs à toutes les comportements d’addictions
La pharmaco dépendance est caractérisée par deux formes distinctes:
La dépendance physique: liée aux mécanismes d’adaptation de l’organisme à une consommation à l’origine des phénomènes d’accoutumance, de toiérance et de sevrage ers de l’interruption de l’usage du produit – La dépendance psychique: (ou assuétude) décrite comme un besoin irrépressible de consommer le toxique de manière répétée et caractérisée par la sensation de malaise quand !a consommation est interrompue.
L’addiction:
Processus par lequel un comportement pouvant permettre à la fois la production d’un plaisir ou d’atténuer une sensation de malaise interne, est emplyé d’une façon caractérisée par l’impossib 3 répétée de contrôler ce comportement et sa poursuite en dépit de la connaisance de ses connaissances négatives Goodman. 1990.
Le « craving »:
ce terme est utilisé pour désigner la perte de son contrôle associée au désir obséda’: irrépressible de réaliser le comportement. Dans !a littérature anglo-saxone, le craving représa? un facteur important d’initiation et de maintien de la dépendance. Il se traduit par le souven ‘ : ou moins magnifié des premières expériences comportementales fortement chargées de plais’ de soulagement.
Les conduites addictives: approche clinique commune
Les criteres d’addiction de goodmann:
Ces critères permettent de diagnostiquer plus facilement l’existence d’un comportement d’addict or chez un patient en s’appliquant aux différents types de dépendances avec ou sans drogues sont es suivants :
L’ Impossibilité de résister aux impulsions à réaliser ce type de comportement IL Sensation croissante de tension précédant immédiatement le début du comportement
Plaisir ou soulagement pendant sa durée
Sensation de perte de contrôle pendant le comportement
Présence d’au moins cinq des neuf critères suivants :
- Préoccupation fréquente au sujet du comportement ou de sa préparation
- Intensité et durée des épisodes plus importantes que souhaitées à l’origine
- Tentatives répétées pour réduire, contrôler ou abandonner le comportement
- Temps important consacré à préparer les épisodes, à les entreprendre, ou à s’en remetrr
- Survenue fréquente des épisodes lorsque le sujet doit accomplir des obligations professionnelles, scolaires ou universitaires, familiales ou sociales
- Activités sociales, professionnelles ou récréatives majeures sacrifiées du fait du comportement
- Perpétuation du comportement bien que le sujet sache qu’il cause eu aggrave un pror persistant ou récurrent d’ordre social, financier, psychologique ou physique.
- Tolérance marquée : besoin d’augmenter l’intensité ou ia fréquence pour obtenir l’effet désiré, ou diminution de l’effet procuré par un comportement de même intensité
- Agitation ou irritabilité en cas d’impossibilité de s’adonner au comportement
Certains éléments du syndrome ont duré plus d’un mois ou se sont répétés pendant une période DIUS longue le total, dans le contexte comportemental, le syndrome d’addiction décrit par Goodman, comporte :es caractères cliniques communs aux critères de Dépendance aux substances des classifications nationales (classification internationale des maladies [CIM-10], diagnostic and statistic manual of -r-ental disorder [DSMIV]. (EMC).
Christiques cliniques communes, telles que l’intqxication et le sevrage sont rsalement retrouvees dans les addictions « produits ».
Ces addictions peuvent en effet donner lieu à un équivalent comportemental ou psychique de intoxication que ce soit sur le plan individuel, psychologique ou social. De même , l’état de nanque faisant suite à l’interruption d’un comportement d’addiction peut également donner lieu à aes manifestations somato-psychiques, permettant d’évoquer un syndrome de sevrage psychologique.
Certaines observations de malaise physique ou psychique (anxiété et irritabilité), ressenties par les sujets quand ils ne peuvent accomplir le comportement investi, rapprochent ces manifestations des symptômes de sevrage physique. L’intensité de la réapparition du désir de s’engager dans la séquence comportementale (craving) peut aussi être considérée comme un équivalent de sevrage. Le syndrome de sevrage reposerait ici d’avantage sur la présence des manifestations et les signes psychiques de dépendance.
Un phénomène équivalent de la tolérance physique est également décrit dans ies dépendances comportementales avec tendance à augmenter la fréquence ou l’intensité du comportement pour retrouver les premières sensations de plaisir, d’excitation ou de soulagement.
Ethiopathogenie des addictions
– Longtemps considérés comme un trait de caractère marqué par l’absence de voionté, les mécanismes psychiques des addictions sont maintenant mieux connus et l’on commence à distinguer de mieux en mieux les centres du cerveau impliqués par la dépendance même si ces recherches restent très complexes à interpréter.
« l’intensité de l’addiction ne dépendrait pas que des quantités de substances absorbées mais aussi de la chimie du cerveau »;. Il existerait des facteurs génétiques variés qui s’exprimeraient différemment selon les événements et les circonstances ceci expliqueraient que certains usagers succombent à la dépendance et d’autres pas »1
Les determinants en rapport avec le sujet:
a. Hérédité: de nombreuse études témoignent la fréquence plus élévée des troubles dans une même famille (les recherches sur le rôle de l’équipement enzymatique sont en plein essor et semblent confirmer le rôle de l’hérédité. Ces travaux conduisent à affirmer que « nous ne sommes pas tous égaux face à î’addiction:
Neuromédiateurs et circuits hédonique
Toutes les addictions renvoient à une libération accrue de dopamine dans le circuit hédonique (circuit du plaisir) : Noyau accumbens, (zone appartenant au système limbique) et dans le cortex préfrontal, à partir d’une aire considérée comme la plaque tournante de I’addiction; l’aire tegmentale ventrale (ATV).
Activées par les drogues ou par la réalisation du comportement d’addiction , ces zones qui caractérisent le circuit de la récompense engendrent une sensation de satisfaction physique et psychique particulièrement intense que le sujet chercherait, d’ou le renforcement de I’addiction à retrouver,
D’autres systèmes de régulation entrent en jeu, dont celui de l’équilibre entre deux autres neurotransmetteurs, la noradrénaline et la sérotonine. Toutes les addictions (avec ou sans drogues), (sauf la nicotine) perturberaient cet équilibre, même après plusieurs mois de la dernières prise ou du dernier comportement.
La variabilité individuelle repose vraisemblablement aussi sur les systèmes cérébraux d’auto régulation;
Enfin s’il est possible qu’un terrain génétique fragilise ce couplage, la solidité de celui ci dépend aussi très largement de l’histoire individuelle.
Les traits de personnalité :
Aucune personnalité n’est spécifiques de ces troubles. On retrouve plutôt des traits de personnalité et des facteurs de vulnérabilité. Cependant Dans l’ensemble des pathologies liées à I’addiction, le comportement addictif dissimule presque toujours une très faible estime de soi. En fait, pour ce type de personnes, le comportement se présente comme un antidote à l’anxiété, à la frustration, aux conflits. Il s’agit presque toujours de l’expression d’une détresse.
Trois dénominateurs communs permettant de mieux comprendre le l’impact et le lien entre es différents types d’addictions pour le sujet: ils se traduisent par les effets recherchés dans la réalisation du comportement et les conséquences sur le sujet:
La recherche de plaisir ou de soulagement (le soulagement d’une tension, ou d’une souffrance ), l’excitation liée à la transgression de l’interdit
La notion de recherche de sensations, est une dimension psychologique déterminante ces dépendances à l’alcool, aux drogues et aux comportements. Cette notion a été développée 3a’ Zuckerman, à partir d’une échelle spécifique. (EMC).
Les quatre principaux facteurs de la recherche de sensations sont:
La recherche de danger, d’aventure, ou le goût du risque. s La recherche d’expérience ou de nouveauté. s La déshinibition; v’ La susceptibilité à l’ennui.
Cette recherche de sensations a été rapportée par certains, comme Pextraversion , à un faible niveau d’activité cérébrale de base: Les chercheurs de sensations pourraient ainsi tenter d’élever leur d’activation et d’éveil cérébral au moyen d’expériences nouvelles.
Zuckerman résumait ainsi les rapports entre conduite de dépendance et la recherche de sensations:
– une première période dite expérimentale iinitiale apparaît très fortement suscitée par la recherche de sensations dans toutes ses expréssions comportementales, et notemment la susceptibilité à l’ennui, la dashinibition et la recherche d’expériences.
– La période plus tardive correspondant à l’installation de la dépendance est moins induite par la recherche de sensations que par les nécessités adaptatives vis à vis de l’anxiété du sevrage, du stress et des difficultés familiales secondaires à la dépendance.
L’impulsivité est un facteur essentiel, souligné par le DSMIV, qui inclut dans le trouble du contrôle des impulsions le trouble explosif intermitant, la kleptomanie, la pyromanie, la trichotillomanie. Ces troubles sont caractérisés par la survenue de varitables impulsions comportementales auxquelles le sujet ne peut résister.
Rôle de l’environnement
Influence du modèle social:
la société en général relayée par i’entourage( la famille, le groupe des pairs -camarades, amis ou collègues- avec leurs histoire, leurs codes ou références spécifiques), s’appuyant sur les phénomènes de mode, les particularités culturelles et leurs symboles, contribue à délimiter ce qui va être considéré comme déviant et ce qui ne l’est pas, en fonction de deux variables : la nocivité pour l’individu,l’acceptabilité sociale de i’abus.
Influence des facteurs de stress
– Le Stress répété en amplifiant le niveau de base de la dopamine rendrait le système nerveux plus enclin à l’addiction
– La période fœtale et l’adolescence sont des périodes déterminantes : ainsi l’exposition précoce à une drogue renforce et la vulnérabilité à ce produit et même à d’autres addicitons . Si ces périodes paraissent cruciales c’est que le cerveau se trouve alors en phase de développement, il est donc particulièrement sensible aux événements délétères
L’impact des séparations précoces: L’observation par une équipe de Houston de chercheurs de souriceaux isolés de leur mère lh/j durant la première semaine de vie met montre qu’ils deviennent plus enclins à s’autoadministrer de la cocaïne à l’age adulte. Cette étude a permit d’analyser précisément, en isolant les facteurs, les interactions entre l’environnement et les gènes.
Les modalites evolutives communes:
La gravite de l’addiction est naturellement croissante: le sujet continuant à accomplir le comportement en dépit de ses conséquences nocives personnelles, familiales, économiques, professionnelles ou sociales, se traduit par une dégradation progressive et continue à tous ces niveaux, rendant le retour à l’équilibre de plus en plus difficile.
a) Escalade quantitative : de l’usage à la dépendance en passant par l’abus . L’usage (ou le comportement): expérimental, occasionnel, récréatif, festif, voire régulier; le comportement en lui-même ne peut être considéré comme pathologique.
b) Escalade qualitative:
- La Polyconsommation: c’est la modalité de consommation la plus fréquente Il s’agit de l’association de différents produits soit simultanément (ex: alcool et tabac et hachich), soit en alternance (ex: alcool et hachich ou psychotropes) soit successivement (ex: soit alcool, pub hachich, puis psychotropes, puis hachich…). La dépendance d’une seule substance est inhabituel;
- Association de différentes addictions: de façon simultanée , en alternance ou successive (ex : jeu pathologique- alcool- tabac… cyberaddiction-jeu pathologique- sexualité assistée par ordinateur- troubles du comportement alimentaires, etc)
Consequences de ces modalites evolutives:
Le travail psychique d’adaptation
Le comportement addictif , en se substituant au travail d’adaptation psychologique nécessaire au développemnt à chaque étape ou circonstances de la vie , qu’elle soit frustrante, difficile ou qu’elle soit source de plaisir ou de soulagement (au point qu’il s’avère difficile de s’en détacher) aboutit progressivement à un appauvrissement de la vie psychique du sujet, ce qui va favoriser la pérennisation de l’addiction en réduisant de plus en plus ses capacités d’insertion sociale et en aggravant le vécu de solitude et de souffrance .
Les conflits, les difficultés de l’existence, les états de stress déclenchent régulièrement un nouveau cycle addictif. Les sujets ont alors tendance à prendre de plus en plus de risques ou à adopter de nouveaux comportements d’addiction permettant de maintenir le même effet euphorisant. Ce phénomène s’apparente à la tolérance observée chez les toxicomanes ou les alcooliques. La répétition des cycles addictifs crée une habituation et une réduction des effets, elle-même à l’origine d’un renforcement de la dépendance
La souffrance liée aux conduites addictives aura dés lors une triple origine :
1) L’état initial qui a favorisé l’installation du comportement addictif
2) La culpabilité et la honte liés à l’abus ou la dépendance
3) Les conséquences pathologiques associées à chaque comportement addictif
Risques et complications liés à cette pathologie:
Les problèmes engendrés par une addiction peuvent être d’ordre physique, psychologique, relationnel, familial, ou social.
Sur le plan psychiquologique et psychiatrique
– aggravation de la faible estime de soi, risques suicidaires
– Fréquence des tableaux anxieux et /ou dépressifs associée ou consécutifs à la conduite compulsive et à ses répercussions,
– La notion de co-morbidité désigne l’association de pathologies mentales à ces troubles. La fréquence de ces comorbidités invite à établir un diagnostic différentiel avec i’addiction, selon qu’ils sont la cause , la conséquence ou d’évolution strictement concomitante par rapport au comportement d’addiction
Parmi tes co-morbidités psychiatriques îes plus fréquentes:
– les troubles de la personnalité: Les personnalité limites ou border line, les personnalité narcissiques, ies psychopathies.
Les troubles phobiques: paniques, phobies sociale et troubles anxieux généralisés..
– Les troubles de l’humeur : la Dysthymies et les tableaux dépressifs sont particulièrement fréquents; de même l’hypomanie et les états maniaques.
– Tous ces troubles peuvent primaires ou secondaires à l’addiction qui contribue à les masquer Les troubles psychotiques sont moins fréquents: Ils peuvent être révélées par l’addiction (dans la schizophrénie, ou sur une personnalité schyzoide , l’usage de substance peut jouer le rôle d’autothérapie ) ou être induites (ex: la psychose cannabiques, les états confusionnels et le délirium tremens chez les sujets alcooliques…).
Répercussions sociales: elles représentent un des critères du diagnostic
A terme le sujet addict perd tout intérêt pour les relations sociales, familiales ou professionelles. L’importance de l’addiction induit généralement des réactions d’inquiétude puis de rejet de la part de l’entourage familial et professionnel; En l’absence de traitement l’évolution aboutit souvent à l’exclusion voir à la désinsertion
Les risques économiques et financiers peuvent être importants, du fait de la perte de l’activité professionnelle et/ou de l’appui de l’entourage:
Ces risques sont majorés à l’extrême dans certaines addictions : jeux pathologiques, achats compulsifs, cyber dépendance..
Dans tous ies cas les dynamiques d’échec et conflits finissent par devenir incontournables et témoignent du stade évolutif de cette pathologie.
Des comportements auto ou hétéro agressifs peuvent surgir à tout moment et témoignent soit du comportement d’addiction lui même soit de l’évolution de la problématique vers une situation d’impasse
Diagnostic et ethiopathonie:
L’importance des facteurs de vulnérabilités et la fréquence des liens ou de l’association avec des pathologies psychiatriques, ou conduit à distinguer :
Dépendance primaire: L’usage de substances ou le comportement n’est la conséquences d’aucun événement traumatique, ni d’un contexte susceptible d’engendrer des troubles, ni d’une pathologie psychiatrique décelable (Ces pathologies peuvent dans ce cas être elles mêmes secondaires si elles ont pour origine le comportement d’addiciton)
Dépendance secondaire : l’anamnèse des circonstances de début du comportement met en évidence le rôle prépondérant et significatif d’événements stressants, de pathologies psychiatriques, médicales personnelles ou familiales ou sociales, d’un environnent pathogène dans le déclenchement du comportement de dépendance. Dans ce ca c’est la pathologie identifiées qui est dite primaire et l’addiction secondaire à cette pathologie
Principales formes cliniques
Les différentes formes de conduites addictives:
La liste des comportement pouvant faire l’objet d’une addiction ne peut être exhaustive; en effet «= multiplicité des comportements pouvant donner lieu à, une addiction ne cessent de se développe-‘ confirmant l’affirmation psychanalytique et la description phénoménologique selon lesquelles l’addiction serait plus caractérisée par « un comportement déterminé par des mécanisr-es intrapsychsques , que des moyens pour la satisfaire ».
Sous l’influence des anciennes classifications nous décrirons deux grands ty?-es d’addictions;
Les addictions ou dependance a l’egard de « DROGUES » ou Pharmacodependance:
Tabagisme, Alcoolisme, Toxicomanie dépendance aux psychotropes (antidépressejr; anxiolytiques, hypnotiques, etc..) et/ou aux stupéfiants (cannabis, opiacés et dér.es. amphétamines et dérivés, etc..).
Les addictions ou dépendance sans « drogues » ou addictions comportementales;
La dépendance à Internet (cyberaddiction), aux Forums de discussions (une nouvelle fo s d’addiction notée comme cause de plus en plus fréquente de consultations par es psychologues)
- Le jeu pathologique, Les addictions sexuelles
- L’addiction au travail, au sport..
- Les conduites d’achat compulsives, La Kleptomanie; les troubles explosifs intermittents, la trichotillomanie
Les addictions alimentaires: anorexie, boulimie, chocolatomanie, certaines conduites suicidaires
Toxicomanie ou addiction aux substances
La description clinique du dsmiv les decrits dans le cadre des « troubles lies a une substance:
Les «Troubles liés à une substance» incluent des troubles liés à la prise d’une substance donnant est abus (y compris l’alcool), aux effets secondaires d’une médication, ou à l’exposition à un toxique. L’exposition à une vaste gamme d’autres substances chimiques peut aussi conduire au développeme » d’un Trouble lié à une substance.
Deux catégories de troubles sont à distinguer
Les Troubles liés à l’utilisation d’une substance: Ils permettent d’identifier les différents comportement ou modalités d’usage et rejoignent les modalités de descriptions des différentes addictions
Les Troubles induits par une substance
- Intoxication par une substance,
- Sevrage d’une substance,
- Delirium induit par une substance, Démence persistante induite par une substance, Trouble amnésique persistant induit par une substance, Trouble psychotique induit par une substance Trouble de l’humeur induit par une substance, Trouble anxieux induit par une substance, Dysfonction sexuelle induite par une substance, et Trouble du sommeil induit par une substa
Troubles lies a l’utilisation d’une substance
« L’abus” de substances est définit par le DSMIV comme un mode d’utilisation inadéquat d’une substance conduisant à une altération du fonctionnement ou à une souffrance cliniquement significative. Les symptômes n’ont jamais atteint, pour cette classe de substance, les critères de la dépendance à une substance. Il correspond à ce que La classification internationale des maladies(CIM-lO) désigne comme L’usage nocif: pour désigner une consommation de substance (ou un comportement) répété malgré l’apparition de dommages sanitaires, professionnels, familiaux ou sociaux, sans que les critères de dépendance soient atteints.(cf: critères DSMIV)
« La dépendance »: se traduit par l’impossibilité de se soustraire à l’usage de substances ou des produits, avec apparition de tolérance (au produit) et lorsqu’il existe une dépendance physique par l’existence d’un syndrome de sevrage à l’arrêt de la consommation. Ce comportement est répété malgré l’apparition de dommages sanitaires, professionnels, familiaux ou sociaux, conduisant à une altération du fonctionnement ou une souffrance, cliniquement significative.
Critères diagnostiques de ia dépendance aux substances (DSM-IV )
Le DSM-IV présente la dépendance comme un mode d’utilisation inapproprié d’un produit entraînant des signes physiques et psychiques. Elle se manifeste par l’apparition d’au moins trois ou plus des signes ci-après sur une période de 12 mois.
Une tolérance qui se traduit :
- soit par une augmentation des doses pour un effet similaire,
- soit par un effet nettement diminué si les doses sont maintenues à leur état initial.
Un syndrome de sevrage en cas d’arrêt ou une prise du produit pour éviter l’état de manque (ou de sevrage).
- Présence des caractéristiques du sevrage de la substance considérée
- La même substance ou une substance proche est prise pour soulager les symptômes de sevrage
La substance est prise en quantité supérieure ou sur une période plus longue que ce que la personne avait envisagé.
Il existe un désir persistant de la substance ou bien des efforts infructueux pour contrôler la consommation.
Le sujet passe un temps considérable dans des activités nécessaires pour se procurer la substance, pour l’utiliser ou pour récupérer de ses effets .
D’importantes activités sociales, occupationnelles ou de loisir sont réduites ou abandonnées en raison de l’importance que prend la consommation de la substance dans la vie quotidienne.
la consommation est poursuivie malgré la conscience des problèmes psychologiques ou physiques persistants ou récurrents qui ont été causés ou exacerbés par cette consommation.
Spécifier si :Avec dépendance physique : présence d’une tolérance ou d’un sevrage (c.à.d. des items 1 ou 2) ou Sans dépendance physique : absence de tolérance ou de sevrage
Les troubles induits par une substance
Certains de ces troubles induits sont spécifiques à chaque type de substances, trop nombreuse pour être décrites dans ce cours
Les substances classées parmi les stupéfiants (dans le cadre des conventions internationales de luâï contre le trafic et l’usage de stupéfiants) sont marquées d’une astérisque. L’usage de ces substances expose à des sanctions et des poursuites, et expose donc à des complications judiciaires et sociale;
Complications communes a la dependances a differentes substances
Sevrage :
L’alcool et les sédatifs sont l’origine des troubles les plus dangereux (les crises convulsives de r grand mal et le delirium de sevrage ne concernent d’ailleurs que ces deux groupes). Le sync »: de sevrage des opiacés est bien connu, et surtout marqué par les signes physiques. Le sevrage des excitants (cocaïne, amphétamines) est plus « psychologique », avec troubles du somme ralentissement… Parfois, un syndrome de sevrage aigu (crash) comporte des symptômes franchement dépressifs, et des risques suicidaires.
Le DSMIV ne retient pas la notion de sevrage pour le cannabis, ni pour les hallucinogènes. h.Les complications au long cours communes à la majorité des produits:
- Somatiques: Baisse de l’immunité, vulnérabilité aux infections
- Socio familiales: Echecs, Séparations, Marginalisation, Désocialisation.
- Psychiques: Apathie, aboulie, Apragmatisme, humeur dépressive, irritabilité, impulsivité,
- troubles des fonctions instinctuelles : sommeil, appétit et sexualité
- Psychiatriques: altération des fonctions mentales, troubles de l’humeur, psychoses, démet
- Médico-légales : Violences, délits, condamnations pour usage de drogues, trafic, crimes c. Spécifiques à l’usage de drogues intraveineuses:
Infections aux points d’injections, inflammations, abcès, problèmes vasculaires,
Risques majeurs : Septicémies à germes multiples, Hépatites b, et c, vih-sida
Examens complementaires specifiques a l’usage des différents substances
Bilan psychologique : en l’absence de troubles spécifiques d’un type de personnalité, tes projectifs restent utiles mais non indispensables. Intérêt des tests cognitifs (attention, mémoire…)
- Recherches de produits dans les urines : se font dans des laboratoires spécialisés (C- Centre National de Lutte Contre le Dopage…). Limite : la durée de la présence dans les est variable en fonction des produits.
- Dans un contexte médico-légal : l’analyse chromatographique des cheveux permet détermination plus fiable des consommations (types de produits, durée de consommation