Le monde des magiciens
Sorcellerie, astrologie, alchimie, kabbale… en môme temps que l’homme applique des pratiques magiques, il cherche à énoncer des systèmes pour les justifier. Certaines théories marquent profondément, et jusqu’à nos jours, l’histoire des sociétés. On ne peut donc les ignorer.
Si la vision du monde des magiciens est assez hétéroclite, quelques idées communes s’en dégagent pourtant :
- l’existence d’ancêtres fabuleux, surdoués, possesseurs de pouvoirs inouïs, justifiant les connaissances du magicien et montrant le but à atteindre : retrouver le passé idéal.
- l’existence d’une tradition, livres sacrés, légendes : elle implique une succession d’adeptes, prouvant la vitalité d’une théorie.
- l’existence de réalités cachées, de forces particulières, indépendantes, révélées à certains seulement : elle justifie toutes les recherches, de l’alchimie, de la kabbale, et autres…
Mais l’idée la plus répandue, en Occident comme en Asie ou en Afrique, est celle de l’unité de l’univers connu et inconnu. Cette idée se traduit par l’énoncé d’innombrables « correspondances » entre le ciel et la terre, ce ciel qui bouge, respire, mange…
Les correspondances
Voici celles que les partisans de l’occultisme, et de l’astrologie en particulier, avancent comme les plus significatives :
- l’axe de la Terre se déplace d’un degré tous les soixante-douze ans. Il fait donc le tour de l’écliptique en 25 920 ans (précession des équinoxes). Ce « rythme cosmique » est analogique au rythme vital de l’homme : soixante-douze pulsations par minute, 25 920 respirations par jour.
- le cycle de la Lune a la même durée moyenne que le cycle féminin.
- le zodiaque a douze signes, il y a douze tribus d’Hébreux en Israël, et douze portes à Jérusalem.
- la poudre de plomb (métal associé à Saturne) se mélange avec la poudre d’étain (associé à Jupiter) seulement lorsque dans le ciel les deux planètes sont conjointes…
L’énoncé des correspondances ciel-terre montre simplement qu’il est facile d’associer des chiffres entre eux parfois grâce à un léger coup de pouce. Ces chiffres n’ont aucun rapport réel, aucune signification profonde lorsqu’on y réfléchit ; ils ne peuvent en aucune façon donner une quelconque vraisemblance à cette antique superstition qu’est l’astrologie, par exemple.
C’est pourtant particulièrement à celle-ci que les correspondances s’appliquent, par la notion dite « fidélité du reflet ». En effet, si l’on admet que la terre est le reflet du ciel, on peut admettre plus facilement de lire dans les astres ce que l’avenir terrestre nous réserve.
La notion de l’unité de l’univers s’applique également aux hommes, aux esprits, aux dieux, aux démons. La « fidélité du reflet » permet aux êtres supérieurs invisibles de refléter leur savoir à des mortels inspirés et de se manifester directement par leur intermédiaire. D’où l’existence justifiée de magiciens et de devins possédant les secrets des êtres supérieurs…