Le développement de l'intelligence: le développement de l'intelligence
Introduction
Jean Piaget(1896-1980) est un psychologue, biologiste et épistémologue suisse, connu pour ses travaux en psychologie de développement et en épistémologie.
Ses travaux de psychologie génétique et d’épistémologie visent à répondre à la question fondamentale de la construction des connaissances.
A travers les recherches qu’il a menées en étudiant la logique de l’enfant, il a pu mettre en évidence que la logique de l’enfant se construit progressivement, en suivant ses propres lois, et évolue tout au long de la vie en passant par différentes étapes caractéristiques avant d’atteindre le niveau de l’adulte.
L’œuvre de Piaget est diffusée dans le monde entier et continue à inspirer des travaux dans des domaines de la psychologie, la sociologie, l’éducation et l’épistémologie. .
Il a obtenu plus de trente doctorats honoris causa de différentes Universités à travers le monde et de nombreux prix.
Différents stades de l’évolution l’intelligence
Le développement psychologique de l’enfant est divisé en plusieurs stades par Piaget. Chaque stade est divisé en sous-stades. Chaque individu passe par ces quatre stades
Les âges qui voient le passage d’un stade à l’autre sont seulement indicatifs et basé sur une moyenne. Certains enfants peuvent ainsi commencer le passage du troisième au quatrième stade dès 10 ans alors que d’autres n’y parviendront que vers 12 ans.
L’intelligence sensori-motrice (de la naissance A 20ans)
A ce premier niveau, intelligence est pratique, permettant à l’enfant d’organiser le réel selon un ensemble de structures spatio-temporelles et causales. A ce stade, l’enfant ne possède ni langage, ni fonction symbolique. Ces constructions s’effectuant en s’appuyant sur les perceptions des mouvements c’est-à-dire par une coordination sensori-motrice des actions.
De 1 à 2 mois
l’enfant n’a aucune réaction suite à la disparition d’un objet.
De 2 à 4 mois
l’enfant a une réaction émotionnelle (pleurs, cris, etc.) à la disparition de l’objet mais n’entreprend aucune recherche.
De 4 à 8 mois
il acquiert la permanence pratique, il revient au jouet qu’il a laissé. Par contre si on le cache il ne le cherche pas sauf si c’est lui qui l’a caché, ou s’il voit une partie de l’objet.
De 8 à 12 mois
l’enfant recherche systématiquement l’objet. Sa représentation de l’objet n’est pas encore parfaite, lors du déplacement visible de l’objet il le recherche là où il l’a précédemment trouvé et non pas là où il a disparu.
De 12 à 18 mois
l’enfant résout le problème du stade précédent tant que les déplacements de l’objet sont visibles. Si on met l’objet dans une main et on le met, sans que l’enfant ne le voie, sous un coussin, l’enfant le recherche dans la main et ne cherche pas ailleurs.
De 18 à 24 mois
l’enfant est capable de retrouver l’objet même si les déplacements sont invisibles.
A La fin de cette période. L’enfant accède à la fonction symbolique, cette dernière est acquise lorsqu’on observe chez le bébé ces différentes conduites : l’imitation différée, le jeu symbolique, le dessin, l’image mentale et le langage.
L’intelligence pré opératoire(de 2 à 7ans )
L’enfant assure sa maîtrise des notions de l’espace et de temps et de la fonction symbolique. La permanence de l’objet est totalement acquise.
Cette période est, surtout, marquée par différentes acquisitions. En premier lieu l’enfant développe ses capacités langagières. Il est capable peu à peu de dialoguer. Par ailleurs c’est aussi durant ce stade se forme la notion de quantité.
Au niveau psychologique ce stade est marqué par l’égocentrisme qui se marque par l’artificialisme (c’est le fait de penser que tout est créé par l’homme), la causalité morale (considéré que les lois physiques sont semblables aux lois morales), le finalisme (qui tend à expliquer le monde en donnant une raison à toute chose).
L’égocentrisme enfantin traduit l’indifférenciation entre sujet et l’objet, ainsi que la confusion du point de vue propre avec celui d’autrui.
L’égocentrisme est,donc,l’incapacité qu’a l’enfant de se décentrer et à coordonner son point de vue avec celui d’autrui.
Il est aussi à noter que l’enfant à ce stade vit dans la contradiction: il peut affirmer une chose et son contraire immédiatement après sans que cela le perturbe.
Dans le cadre des opérations logiques, l’enfant commence à être capable de classer des objets mais sans notion de réversibilité ; il est encore incapable de faire une opération et son inverse.
L’intelligence opératoire (de 7 à 11-12 ans)
L’enfant construit une structure intellectuelle lui permet de manipuler des opérations mentales de façon logique, cette intelligence, acquise à cet âge, reste dépendante de la présence, dans le champ de la perception, des éléments sur lesquels porte la réflexion.
L’intelligence formelle (a partir de 12ans)
Cette période est celle de l’adolescence. À partir de 11 ans et jusqu’à 16 ans l’adolescent va mettre en place les schèmes définitifs qu’il utilisera tout au long de sa vie. Alors que l’enfant, avant ce stade, ne pouvait raisonner que sur le concret, l’adolescent peut maintenant établir des hypothèses.
Dans la théorie piagétienne, l’accès à la logique formelle est la dernière étape d’un processus qui débute dès la naissance. Comme toute étape, elle est le fruit d’une adaptations au réel. A l’âge de 11 ans l’enfant ne peut plus se contenter d’une logique concrète, il commence à établir des hypothèses, des raisonnements hypothético-déductif (du type si…alors) pour mieux appréhender le monde.
Au stade de l’intelligence formelle, c’est le réel qui est une forme du possible. Cela signifie que l’enfant se base sur le réel et qu’il échafaude des hypothèses à partir de celui-ci, mais par la suite il est capable d’imaginer des théories décontextualisées pour ensuite les appliquer au monde sensible.