La thérapie de couple et la thérapie familiale
Pour la thérapie de couple et la thérapie familiale, on a également écrit des manuels, aussi bien dans la perspective comportementale (par exemple Jacob- son &Margolin, 1979 ; Hahlweg, Schindler &Revenstorf, 1982) que dans la perspective familiale (par exemple Minuchin&Fishman, 1981). Ces manuels de thérapie familiale sont cependant moins systématiques, moins spécifiques et moins détaillés. La recherche empirique sur les indications et l’efficacité est faible dans la thérapie familiale traditionnelle, la recherche contrôlée sur l’efficacité y est d’ailleurs toujours insuffisante. Malgré cela, il y a lieu de mentionner le procédé de Minuchin&Fishman (1981), non seulement comme exemple de thérapie familiale structurelle, mais aussi parce que la perspective systémique (c’est-à-dire l’approche qui considère l’individu comme un système qui, avec d’autres individus, forme à son tour des systèmes dynamiques nouveaux) ne doit pas manquer dans la discussion psychothérapeutique contemporaine.
Pour la thérapie familiale structurelle, le patient n’est pas l’individu, mais la famille, et le but qu’elle vise est de modifier les relations familiales en rapport avec les symptômes. Le travail thérapeutique n’est donc pas orienté vers des symptômes ou des schémas de pensée individuels ou des relations extrafamiliales, il se concentre sur la description et le traitement de relations familiales répétitives en rapport avec les symptômes, comme par exemple des compétences sociales manquantes ou des conflits interhumains. Le trouble est donc étudié et traité par rapport à sa signification et fonction dans les relations familiales. Comme en thérapie comportementale, le thérapeute a un rôle actif, centré avant tout sur le comportement relationnel problématique répétitif dans la famille ; son activité est guidée par quelques principes généraux et peu nombreux. Le procédé de traitement est plutôt évocatif, mais il comporte également des instructions et, éventuellement, conseil et assistance. Au début de la thérapie, le thérapeute identifie les comportements problématiques, les laisse se manifester pleinement et prend alors soin qu’ils restent au centre du traitement.
D’autres manuels (parmi lesquels des manuels d’autothérapie) se basant sur la recherche clinique empirique ont été développés pour le traitement de l’anxiété généralisée, de la colère, des troubles borderline, des troubles sexuels et relationnels, et pour la modification des émotions et motivations. Notons que les manuels d’accompagnement de la thérapie écrits pour les patients peuvent d’une grande utilité dans beaucoup de cas.