L'obésité
Définition de l’obésité :
L’obésité est un état caractérisé par un excès de masse adipeuse répartie de façon générale sur les différentes zones grasses de l’organisme. La définition pratique de l’obésité s’appuie sur ce que l’on appelle l’Indice de Masse Corporelle (IMC) ou indice de Quételet qui correspond au poids (en Kg) sur la taille (en m) élevée au carré.
Facteurs de risque de l’obésité :
Les facteurs psychologiques :
Les kilos en trop pèsent aussi sur le mental. On rencontre effectivement fréquemment des troubles psychologiques chez les personnes souffrant d’obésité qui se caractérisent par une diminution de l’insatisfaction globale de la vie, de l’phobies et de l’hostilité.
Il n’est donc pas surprenant que l’association obésité-troubles de la conduite alimentaire soit enrichie par la présence de troubles psychiques comme la anxiété, les troubles bipolaires
Il y a deux raisons qui peuvent expliquer les troubles psychologiques dont souffrent les personnes obèses. Premièrement, l’excès de poids, par le regard qui est porté sur ceux qui en souffrent, est directement responsable. Il a une espèce de honte, de sentiment d’être responsable. Ce problème d’image du corps concerne tous les milieux : familial, professionnel.
Le second facteur est le régime en lui-même. En effet, lorsque la diète est trop restrictive et empiète sur les besoins, le malade va faire des ajustements neuro-sensoriels, il va modifier ses centres d’intérêt et perdre ses repères physiologiques. Il va alors développer des troubles psychologiques en rapport direct avec le régime. Ces troubles vont être d’autant plus importants que le régime est restrictif.
L’obésité est également une importante source de stigmatisation, de préjudice, de discrimination, d’hostilité et de stéréotypage négatif qui peut entraîner et aggraver des conséquences économiques, sociales et psychologiques chez les individus souffrant de problème pondéral.
C’est pourquoi il est important de bien connaître le profil psychologique des personnes obèses, afin d’améliorer leur qualité de vie et, par la suite, faciliter la prise en charge de leurs troubles du comportement alimentaire et ainsi favoriser le succès des perte pondérale qui est intimement lié à l’état psychique :
Dépression :
Diverses études ont mis en évidence une corrélation entre l’obésité et la symptomatologie dépressive, que ce soit chez les femmes ou chez les hommes. Cette association est plus importante chez les femmes, pour lesquelles, une augmentation de l’indice de masse corporelle est accompagnée d’une dépression plus sévère et d’idées suicidaires. De plus, l’état dépressif est plus important chez les femmes obèses ayant une demande d’amaigrissement que chez celles ayant une bonne acceptation de leur image corporelle.
Il semble y avoir également divers facteurs qui interfèrent sur la relation obésité-dépression : sexe féminin, obésité sévère, hyperphagie boulimique, traumatismes pendant l’enfance, inactivité, distorsion de l’image corporelle, hauts niveaux socio-économiques. Tous ces facteurs sont associés à une dépression beaucoup plus sévère.
Anxiété :
Un lien entre obésité et anxiété est documenté. Les mécanismes potentiels évoqués à l’origine de cette association sont divers. Premièrement, les personnes obèses souffrent de discrimination à l’origine d’un stress mental important induisant des symptômes de type anxieux. Deuxièmement, les personnes en surpoids ont un style de vie peu actif, propice au questionnement et donc à l’apparition de troubles anxieux. Finalement, les compulsions alimentaires, en réponse à l’anxiété, sont en mesure de favoriser la prise pondérale.
Le changement de l’image corporelle joue un rôle important dans l’apparition des symptômes d’anxiété. Si, dans certains cas, une perte pondérale importante peut réduire cette symptomatologie, en raison d’une amélioration de l’estime de soi, dans d’autres situations, la même perte de poids risque de provoquer l’anxiété, principalement, lorsque l’excès de poids est utilisé comme protection.
Hyperphagie boulimique :
L’hyperphagie boulimique est caractérisée par des crises où l’individu ingère des quantités énormes de nourriture en un temps limité, avec une perte de contrôle sur la prise alimentaire et suivie d’un sentiment de honte et de culpabilité.
La survenue de l’hyperphagie boulimique peut être induite par des restrictions alimentaires récurrentes, une insatisfaction corporelle, des affects négatifs et des questionnements répétitifs.
Les facteurs génétiques :
Il existe de manière certaine une prédisposition génétique (liée à de multiples gènes et non à un seul), qui rend un individu donné, ou une famille d’individus donnée, plus enclins à l’obésité dans un contexte d’environnement donné.
On ne doit pas en conclure que l’obésité est une maladie génétique, à de très rares exceptions près, comme le syndrome de Prader-Willi qui touche des adolescents et associe obésité et retard mental.
Les facteurs environnementaux :
Même si dans nos sociétés actuelles la tendance des dernières décennies est à la diminution du nombre de calories ingérées par jour, l’augmentation d’un autre facteur, la sédentarité semble déséquilibrer fortement la balance énergétique. En effet, une personne prend du poids lorsqu’elle absorbe plus d’énergie à travers son alimentation qu’elle n’en dépense. L’excès d’énergie est alors stocké sous forme de lipides dans le tissu adipeux : la masse graisseuse augmente. Des études ont également montré que le temps passé devant la télévision pouvait être un facteur prédictif d’une obésité ultérieure.
Conséquences de l’obésité :
Chez la personne obèse, certaines anomalies apparaissent :
– Le diabète qui est une maladie invalidante obligeant à un traitement quotidien et qui entraîne des complications cardiovasculaires.
– L’hypertension artérielle qui a comme risque principale l’hémorragie cérébrale.
– L’hypercoagubilité sanguine à l’origine de phléblites ou encore plus grave d’embolie pulmonaire.
– L’hypercholestérolémie qui peut provoquer des accidents cérébraux.
– L’insuffisance respiratoire
– Certains cancers
– L’arthrose des articulations
– L’infertilité
Lorsque l’obésité est sévère, on constate également des apnées du sommeil et des pathologies orthopédiques. Les adolescentes présentent souvent des troubles endocriniens (puberté précoce, aménorrhées). On observe aussi des diabètes très précoces de type II pour les cas les plus graves. L’apparition de l’obésité dès l’enfance entraîne un risque de surmortalité chez l’adulte (50 à 80 %). Ce risque de surmortalité est surtout d’origine cardiovasculaire et touche essentiellement les garçons. Ces chiffres sont particulièrement inquiétant quand on sait que si l’obésité apparaît avant la puberté, le risque de persistance à l’âge adulte est de 20 à 50 % et de 70 % pour une survenue après la >puberté. Une corrélation est aussi observée entre obésité et état demanque d’attention de l’enfant. La stigmatisation de l’obésité peut être également à l’origine de troubles graves.
La prévention de l’obésité :
Depuis 1995 en France, grâce aux recommandations des experts , les courbes de corpulence figurent dans le carnet de santé des enfants. Leur suivi renseigne sur les périodes où l’enfant semble maigrir ou grossir. Une courbe de corpulence normale doit présenter une augmentation de l’IMC la première année de vie, une diminution jusqu’à 6 ans (l’enfant grandit plus qu’il ne grossit), puis une nouvelle augmentation, appelée « rebond » d’adiposité. Un rebond précoce semble prédictif d’une obésité ultérieure. Les médecins doivent donc considérer la survenue du rebond avant 6 ans comme un facteur à risque. Les enfants dont la courbe d’IMC atteint rapidement des valeurs élevées (« décrochage » de la courbe) doivent être pris en charge et des conseils de prévention doivent leur être donnés ainsi qu’à leur famille.
Pour prévenir l’obésité, il faut associer des mesures hygiéno-diététiques simples telles que :
– une alimentation équilibrée, variée, sans trop d’excès, évitant le grignotage entre les repas.
– la pratique régulière d’un sport.
– la surveillance de ton poids.
Soigner l’obésité est plus difficile que de la prévenir. Le traitement, qui doit se faire dans le cadre d’une prise en charge médicale et individualisée, associe
1) un régime hypocalorique équilibré, sous contrôle de ton médecin ou d’une diététicienne
2) la pratique d’une activité physique d’intensité progressivement croissante
3) éventuellement l’utilisation sur prescription médicale qui empêche l’absorption des graisses dans l’intestin
4) parfois l’apport d’un soutien psychologique et/ou d’une psychothérapie de soutien
5) et dans certains cas extrêmes, rares chez les jeunes
a chirurgie de l’estomac (pose d’un ballon dans l’estomac ou d’un anneau autour de l’estomac, pour en réduire sa taille)
l’aspiration des graisses se trouvant sous la peau de l’abdomen, des cuisses ou des fesses (la liposuccion).