L’intervention psychologique et la composante artistique
Concernant la composante artistique de l’intervention psychologique, nous voudrions rappeler qu’il ne suffit pas de connaître les règles (technologiques) pour mener à bonne fin une intervention. Il faut savoir et pouvoir appliquer principes heuristiques et règles aux problèmes et à la situation du cas concret. C’est autre chose et bien plus que la simple application d’une « façon de faire » (procédé technique). Et il doit être clair qu’en psychologie clinique il ne s’agit pas seulement d’apprendre des techniques (pour changer les autres), mais aussi de faire un travail d’élucidation sur soi, sur la personne qui « applique » les techniques. En psychothérapie comme dans les arts, il s’agit d’un « savoir-faire » qui dépasse la règle ; mais en psychothérapie, à la différence des arts, l’action se juge aussi selon des critères objectifs d’efficacité et selon sa compatibilité avec le savoir scientifique. La psychothérapie serait donc une activité basée sur un savoir fondamental et technologique et qui requiert une compétence dans l’application des règles technologiques aux cas particuliers. C’est une chose qui s’enseigne et qui s’apprend et pour laquelle on peut être plus ou moins doué. C’est l’art au sens de « savoir-faire », d’utiliser le savoir scientifique, clinique et technologique en les faisant aboutir à une synthèse créatrice dans le cas particulier, mais, à l’exception de la volonté d’aider, ce n’est pas un au-delà de la science.