L'enfant maltraité
Définition
L’Organisation Mondiale de la Santé définit la maltraitance
comme étant:
» Toutes les formes de mauvais traitements physique et psychologique, les abus sexuels, l’abandon, les insuffisances de soins, l’exploitation commerciale ou les autres exploitations des enfants entraînant un préjudice réel ou potentiel à la santé de l’enfant, à sa survie, à son développement ou à sa dignité, dans le contexte d’une relation de responsabilité, de confiance
ou d’autorité »
les différentes formes de la maltraitance
La maltraitance physique:
est la forme la plus directe et la plus visible des mauvais traitements. La violence corporelle est une action physiquement néfaste pour l’enfant, pouvant causer de multiples lésions internes et blessures externes et voire même provoquer la mort.
Les sévices physiques infligés sont multiples, variant selon le degré de gravité : coups donnés avec la main, les poings ou un instrument, étouffements, contorsions des membres,… Des enfants sont secoués jusqu’à la paralysie cérébrale définitive, d’autres sont brûlés par des fers à repasser, des radiateurs ou des cigarettes.
La maltraitance psychologique:
dévalorisation systématique, abandon affectif, carence éducative ou au contraire exigence éducative excessive ou punition disproportionnée, enfant enjeu de conflits familiaux .
Agression sexuelle:
attouchements, viol, incitation à la prostitution ou à la pornographie, utilisation de l’image de l’enfant… dans la famille ou en dehors de la famille.
Négligences lourdes:
de surveillance avec mise en danger, défauts de soins (prenant parfois la forme de refus de soins), alimentaires…
Conséquences de la maltraitance des enfants
Les répercussions sur la santé et la société de la maltraitance des enfants sont plus généralisées que les seuls décès et blessures, et plus préjudiciables à la santé physique et mentale des victimes, ainsi qu’à leur développement. Des études indiquent que l’exposition aux mauvais traitements et à d’autres formes de violence au cours de l’enfance est associée à des facteurs de risque et à des comportements à risque par la suite, dont la victimisation violente et la perpétration d’actes de violence, la dépression, le tabagisme, l’obésité, les comportements sexuels à risque élevé, la grossesse non désirée, l’alcoolisme et la toxicomanie. Ces facteurs de risque et de comportements à risque peuvent être
l’une des principales causes de décès, de maladie et d’infirmité , comme les maladies cardiaques, les maladies transmissibles sexuellement, les cancers et les suicides. La maltraitance a donc de grandes répercussions sur la santé physique et mentale et ces répercussions sont coûteuses, aussi bien pour l’enfant que pour la société, tout au long de la vie de la victime.
des signes d’alerte chez l’enfant maltraité :
Absentéisme
absentéisme scolaire , refus de certaines activités et échec ou fléchissement scolaire : démotivation, désintérêt.
Carences de soins
présentation négligée voire sale, maigreur, retard psychomoteur, grande fatigabilité.
Plaintes somatiques
maux de ventre, de tête…
Troubles du comportement
ces troubles sont principalement d’ordre relationnel. L’enfant peut susciter le rejet des autres par une attitude de repli ou par de trop grandes effusions. L’enfant peut se disperser ou rechercher trop systématiquement le contact de l’adulte.
Marques sur le corps
plaies, griffures, brûlures visibles ou repérées notamment durant les activités sportives à la piscine ou au cours de la sieste.
Comment aider l’enfant maltraité
Écouter et entendre l’enfant maltraité
Au moment du dévoilement d’une maltraitance , l’enfant a besoin que tous les adultes qu’il rencontre lui disent qu’ils le croient, qu’il a eu raison de parler et de chercher de l’aide, que l’ adulte maltraitant n’avait pas le droit de faire ce qu’il a fait, que c’est interdit par la loi, que beaucoup d’autres enfants sont maltraités et qu’il n’est pas le seul, qu’il n’est pas responsable des événements qui arrivent. Chacun de ces points est extrêmement important pour obtenir des confidences aussi proches que possible du souvenir de ce qu’a vécu l’enfant, de la manière la moins traumatisante possible, avec le minimum de culpabilité de sa part. En effet, l’enfant qui révèle un mauvais traitement doit accuser un adulte, souvent l’un de ses parents.
C’est difficile, car la personne qu’il accuse est souvent respectée et aimée pour d’autres raisons; il se sentira souvent coupable de cette rupture de loyauté, et il faut impérativement en minimiser les effets.
Si les mauvais traitements ont duré longtemps, l’enfant peut avoir acquis une perception déformée des rapports entre enfants et adultes. Il faut donc commencer par corriger cette perception erronée, rétablir la réalité de ce qui est normal et permis, de ce qui ne l’est pas.
L’enfant peut aussi s’accuser d’être « l’origine » du comportement délictueux, ayant « provoqué » l’adulte, qui a répondu à cela. Il faut dire à l’enfant que c’est à l’adulte de se contrôler, parce que l’adulte sait très bien ce qui est permis et ce qui ne l’est pas.
Ainsi, que l’adulte confident soit un professionnel ou non, le premier acte thérapeutique à poser pour prendre connaissance d’un mauvais traitement chez un enfant est de l’entendre.
L’intervention
Dans toutes les situations, il faut évaluer le besoin de protection immédiat de l’enfant. Si l’enfant n’a pas un besoin de protection immédiat, selon évaluation avec des professionnels compétents, il faut examiner la gravité potentielle ou réelle de cette situation de mauvais traitement, c’est-à-dire rassembler des informations sur le type de famille ou d’environnement, sur les circonstances dans lesquelles les mauvais traitements se sont produits, les rapports entre l’ adulte maltraitant et l’enfant maltraité, la situation économique, sociale et affective de l’enfant,… Ces éléments permettront de mieux comprendre la situation, et d’y apporter la réponse appropriée.