l’autocontrôle: quitter la prison des habitudes
L’idée essentielle de l’autocontrôlé est que la personne n’est soumise ni au diktat d’un monde pulsionnel inconscient ni aux oukases de l’environnement. La capacité à l’autocontrôlé existe chez chacun de nous, mais elle peut être développée, au cours des thérapies comportementales et cognitives qui se sont beaucoup intéressées à ce problème. Au fond, il s’agit de rendre le pouvoir à quelqu’un, par rapport à lui-même, mais aussi par rapport aux autres.
Devenir l’ingénieur de ses comportements:
La notion d’autocontrôlé est issue de la théorie de l’apprentissage social pour qui la liberté individuelle passe par la compréhension des interactions de l’individu avec son environnement. Dans cette perspective, chacun doit devenir l’ingénieur de ses propres comportements. De fait, se dégager d’un « inconscient environnemental » est une dimension importante de tout processus de changement. Se fondant sur l’« insight », ou prise de conscience de ses propres motivations, la théorie de l’apprentissage social a suggéré de développer l’« outsight », ou prise de conscience précise de l’action de l’environnement sur une personne. Voici, résumé dans un tableau, ce modèle interactionnel. L’autocontrôlé est un processus cognitif, qui apparaît lorsqu’une personne, en l’absence relative de contraintes extérieures, s’engage dans un comportement dont la probabilité était moindre que celle du comportement inverse ou alternatif. Pour le dire autrement, il y a autocontrôlé lorsqu’un individu change son comportement en apprenant à le mesurer, l’évaluer, en se fixant des buts et en s’attribuant des récompenses en fonction de ceux- ci. Il exerce alors, en l’absence de contraintes environnementales, sa capacité de choix.
Les 5 étapes du contrôle de soi:
Voici les 5 éléments essentiels pour le développement de l’autocontrôlé:
1 .L’auto-observation. Elle peut avoir un effet en elle-même. La prise de conscience d’un problème par exemple, la surconsommation de cigarettes en cas d’événements générateurs d’anxiété peut induire une réduction de cette consommation, ou la décision d’arrêter de fumer.
2. L’autoévaluation. Elle consiste à mesurer précisément ses comportements nombre de cigarettes, verres d’alcool, quantité de nourriture ingérée.
3. La prise de conscience des stimuli qui déclenchent les comportements-problèmes. Il s’agit d’identifier les situations où on risque de perdre le contrôle sur ses impulsions.
4. Le développement de comportements alternatifs. La meilleure manière d’éliminer un comportement indésirable est de le remplacer par un autre plus acceptable et auquel on attribue une valeur positive (ou de renverser une habitude en la remplaçant par une habitude contraire).
5. L’autorenforcement. Cela consiste à s’attribuer des récompenses quand on arrive à contrôler le comportement qui pose un problème. Ainsi, une personne boulimique qui parvient à n’avoir que peu de nourriture dans son réfrigérateur pourra investir les économies ainsi réalisées dans l’achat de vêtements.
Ces 5 étapes représentent un contrat qu’on passe avec soi- même et qui a pour but de permettre de quitter la prison des habitudes où l’on est enfermé. Or ce qui valait pour l’alcoolisme, le tabagisme ou la boulimie dans les exemples que nous avons donnés vaut aussi pour les croyances et les préjugés. Le développement de l’autocontrôlé en ce domaine consiste à remplacer la soumission à des points de vue conformistes par une plus grande ouverture d’esprit.