Données épidémiologique et statistiques sur l'autisme: Les études de prévalence
Les estimations moyennes :
Les taux de prévalence de l’autisme s’établissent entre 5 et 10 pour 10 000. Si l’on inclut les syndromes autistiques que l’on peut observer en cas de retard mental sévère, les taux peuvent aller 21 pour 10000. Personnellement, lors des travaux de l’enquête épidémiologique sur les inadaptations sévères dans la population juvénile de la région parisienne (1979) nous avions trouvé 11,1 pour 10 000 dans la configuration habituelle et 18,1 pour 10000 dans la configuration incluant l’association avec un retard mental sévère.
Il est évident que de grandes variations s’observent, selon les auteurs, en fonction principalement de leur définition de l’autisme.
La prévalence de l’autisme :
Elle varie également selon l’âge de la population ciblée. Les taux sont généralement plus faibles lorsque sont inclus des enfants très jeunes avant 3 ou 5 ans ou des enfants plus âgés après 12 ou 14 ans. Pour des raisons d’exhaustivité épidémiologique classique, il est vraisemblable que les meilleures estimations se situent à l’âge scolaire.
La différence suivant le sexe :
Elle est très marquée en faveur des garçons, et ceci d’autant plus que l’on élimine les cas avec déficience intellectuelle associée. Dans cette dernière hypothèse le sex ratio est en moyenne de 3 pour 1.
Relation entre l’autisme et le quotient intellectuel (Q.I.) :
Même si nos connaissances dans ce domaine sont limitées du fait de l’emploi de méthodes psychométriques différentes et surtout de l’absence de renseignements dans certains travaux, on peut dire que 1/4 des autistes présentent un Q.I. > 70, tandis que l’on peut fixer entre 1/2 et 2/3 la proportion des autistes ayant un Q.I. < 50. Dans les études personnelles nous avions trouvé une proportion d’autistes de 1 sur 2 avec Q.I. < 50.
Relation entre autisme et catégories socioprofessionnelles d’origine (CSP) :
Dans l’étude princeps de L. KANNER il y avait 11 autistes de classes sociales favorisées. Cette inégalité de répartition a été retrouvée au début, puis dans la suite des recherches, le résultat s’est avéré peu concluant. On peut admettre l’hypothèse que le lien entre autisme et classe sociale élevée indique un biais de sélection des premières études par une faible disponibilité des services il y a 25 ans et qu’inversement on assiste à l’heure actuelle, à une meilleure reconnaissance du trouble par les non-spécialistes parmi les couches sociales les moins favorisées.