Allaitement et pathologie
Souvent, le mamelon est douloureux jusqu’au réflexe d’éjection du lait ; pendant la tétée, la douleur diminue. Ainsi, évitez les tétées courtes et fréquentes, et attendez bien l’éjection du lait afin que le bébé soit rassasié. Laissez-le ensuite lâcher le mamelon. Si vous voulez retirer bébé du mamelon, ne le reculez pas mais glissez un doigt dans sa bouche. Éventuellement, proposez-lui une tétine physiologique pour satisfaire son besoin de téter.
Commencez la tétée en lui donnant le mamelon non douloureux pendant dix minutes et attendez que le réflexe d’éjection soit bien en place pour lui proposer ensuite l’autre sein.
Si le mamelon est abîmé
On commence par voir apparaître des petites traînées rouges sur le mamelon. Ces gerçures peuvent se fissurer en crevasses qui, parfois, saigneront pendant la tétée. Il faut être très vigilante aux risques d’infection. Le mamelon abîmé ne constitue pas une contre-indication à l’allaitement.
Soyez attentive aux crèmes que vous appliquerez ; lisez la notice d’emploi et vérifiez leur composition : vous-même ou votre enfant pouvez être allergique à l’un des composants, comme les antibiotiques, les colorants, les parfums et les conservateurs. D’une façon générale, une couche trop épaisse ramollira le mamelon.
Lavez-vous les mains avant chaque tétée. Pensez à éliminer la crème avec de l’eau avant de donner le sein à l’enfant, car il risquerait de faire la grimace en ne retrouvant pas votre odeur (il existe une très bonne crème homéopathique, riche en vitamine A : Castor Equi, des laboratoires Boiron).
Évitez également sur le mamelon les lotions desséchantes à base d’alcool, ou même les savons.
Le colostrum est très riche en vitamines A et E, qu’il va puiser dans le sang maternel. La mère doit donc s’assurer d’un bon apport journalier de ces vitamines.
Il existe des protège-mamelon en silicone, que l’on place sur le bout du sein et qui permettent dans les premiers temps, si le mamelon est trop douloureux, d’empêcher son contact direct dans la succion. Vous pouvez le mettre à un seul sein s’il n’est pas nécessaire aux deux.
Tâchez de vous en passer dès que vous sentez la succion directe possible. Les premières fois où vous les retirerez seront peut-être délicates mais l’enfant va vite redécouvrir la succion directe au sein. Enfin, reposez-vous bien et nourrissez-vous correctement.
La jaunisse, ou ictère du nourrisson
Si votre enfant a la jaunisse, continuez de préférence à l’allaiter jour et nuit, ne pas succomber à l’inquiétude (ce n’est qu’exceptionnellement une maladie), ne pas se faire déposséder de son enfant par l’institution (« profitez-en pour vous reposer, on s’occupe de tout »), savoir se remettre en situation de confort et d’intimité à chaque tétée (revenir dans chambre, libérer les yeux du bébé de sa protection contre la lumière…).
Il peut y avoir dans le lait maternel une substance qui inhibe la glycuro-conjugaison hépatique. Dans ce cas, l’enfant va présenter un ictère un peu plus tardif (cinquième- sixième jours), sans aucune conséquence sur sa santé et qui va persister pendant trois à quatre semaines. Il vous faudra alors supporter le poids de la société qui vous dira qu’il faut arrêter d’allaiter. Il n’en est rien : l’ictère au lait de mère n’est pas une maladie, et quel plaisir d’avoir un bébé qui a si bonne mine !