Allaitement
Le SIDA (Syndrome d’Immuno-Déficit Acquis) ou Sida correspond à un déficit immunitaire chronique induit par le virus VIH. (Virus de l’Immunodéficience Humaine), en anglais HIV (Human Immunodeficiency Virus).
Ce déficit de l’immunité cellulaire provoque des manifestations cliniques diverses et nombreuses. La responsabilité du Sida dans ces troubles est apportée par la découverte dans le sang du malade :
Dans bien des cas, l’infection par le VIH, la primo-invasion, passe totalement inaperçue car il n’existe aucun symptôme. On parle de porteurs sains du virus. A tout moment, l’évolution peut se faire vers le Sida déclaré.
L’être humain est le seul réservoir de virus. Le virus est transmis par les sujets infectés. Le virus a été isolé en 1983 à l’Institut Pasteur de Paris par l’équipe du Pr. Luc Montagnier. Il y avait en 1997, sur 5 milliards 840 millions habitants, près de 31 millions de personnes séropositives ou atteintes du sida dans le monde dont près de 6 millions infectées durant l’année. On estime qu’il y a plus de 40 millions de porteurs du virus en l’an 2000.
La transmission sexuelle de l’infection par le VIH est un mode fréquent de dissémination du virus. La transmission du virus peut s’effectuer au cours des rapports hétérosexuels ou homosexuels, quel que soit le mode de pénétration en cause.
La muqueuse vaginale est plus solide mais peut devenir perméable au virus en cas d’infection locale aiguë ou chronique (vaginite etc.). Le virus est également présent dans les sécrétions vaginales. La transmission du VIH par rapports hétérosexuels exclusifs est donc tout à fait possible et c’est la règle dans les pays en voie de développement. Les rapports génito-buccaux ne sont pas dénués de risque.
L’utilisation de matériel à usage unique ou la stérilisation, même relative, du matériel permet une réduction très importante de la transmission.
Une transfusion avec du sang contaminé entraîne un risque de transmission du VIH. Ce risque est d’autant plus élevé que les transfusions ont été nombreuses, et les hémophiles sont particulièrement exposés.
Le personnel soignant médical ayant subi des blessures accidentelles avec du matériel souillé ayant préalablement servi à faire des prélèvements chez des sujets infectés par le VIH risque d’être contaminé. La contamination peut exceptionnellement se faire par voie transcutanée en cas de lésions de la peau.
Les préparations d’immunoglobulines injectables (gamma-globulines etc) n’ont jamais représenté, du fait de leur mode de fabrication, un risque de transmission du virus.
La transmission de la mère à son foetus du HIV est le risque exclusif de contamination de l’enfant. 20% des enfants nés de mère séropositive sans symptôme sont infectés par le virus dans les pays occidentaux. Le risque est de 30 à 40% en Afrique (ce fait est lié aux maladies sexuellement transmissibles associées, non traitées, fréquentes en Afrique, qui facilitent la transmission virale).
Tous les enfants nés de mère séropositive sont séropositifs à la naissance du fait du passage des anticorps de la mère dans le sang de l’enfant. Lorsqu’ils ne sont pas infectés, les nourrissons deviennent séronégatifs vers 15 ou 18 mois. Les nouvelles techniques de détection du DNA après amplification permettent de poser le diagnostic précocement vers 3 mois. Chez l’enfant, la maladie évolue lentement sur une dizaine d’années dans 75% des cas. L’évolution est plus rapide (moins de 5 ans) chez 20% des enfants.
Il existe un risque de transmission du VIH par le lait maternel (risque de 15% selon l’OMS). On déconseille l’allaitement maternel en Europe lorsque la mère est séropositive ou atteinte de sida symptomatique. En Afrique, l’allaitement maternel reste par contre recommandé car les risques de son abandon (malnutrition) sont supérieurs à ceux de sa poursuite.
Les symptômes provoqués par le Sida chez le nouveau-né et le nourrisson sont comparables à ceux entraînés par les déficits immunitaires congénitaux ou aux infections néonatales graves.
Cliniquement, les premiers symptômes apparaissent vers 6 mois : ganglions axillaires, gros foie, grosse rate. Les infections bactériennes ORL et pulmonaires sont fréquentes. Les infections opportunistes sont aussi variées que chez l’adulte mais la toxoplasmose est exceptionnelle. Les troubles neurologiques spécifiques sont possibles : hypertonie, arrêt et régression des acquisitions psychomotrices.
Aucun cas de contamination d’enfant n’a été mis en évidence en dehors de la période périnatale. C’est dire que l’enfant atteint de Sida ne peut le communiquer à d’autres enfants ni à ses parents. De même, les parents atteints ne peuvent transmettre le Sida à leur enfant en dehors de la période périnatale.
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Au sein ou au biberon, le choix du mode d’allaitement est l’une des premières décisions de la jeune maman. Un choix profondément intime, qu’il convient de respecter. Allaiter est-il le meilleur choix pour toutes les mamans ? Myriam Szejer, pédopsychiatre et psychanalyste, répond à nos questions. Elle exerce à la maternité Antoine-Béclère (Clamart), où elle pratique l’écoute post-partum. Elle préside l’association pluridisciplinaire La cause des bébés, qui milite pour l’éthique du sujet bébé. Elle a dirigé le très bel ouvrage L’Art de nourrir les bébés (Albin Michel, 2008).
Myriam Szejer : La pression exercée par le mouvement Hôpitaux amis des bébés afin de réhabiliter l’allaitement maternel a été décisive. Sous prétexte que nos taux de mamans allaitantes étaient dérisoires, on a labellisé certaines maternités, sous-entendant qu’une bonne maternité est une maternité ayant un taux d’allaitement important.
Ce mouvement vient d’Amérique du Sud. Là-bas, une femme qui repart chez elle après l’accouchement, aux fins fonds de l’Amazonie, ne peut avoir accès au lait en poudre. L’allaitement maternel est donc une question de vie ou de mort. On comprend donc que ce label constitue un enjeu fondamental pour les maternités brésiliennes.
En France, le contexte est différent : si un allaitement ne marche pas, le bébé ne meurt pas.
Myriam Szejer : On assiste à une idéalisation de l’allaitement, qui a entraîné une culpabilisation des mères qui ne font pas ce choix. Elles sont presque considérées comme de mauvaises mères.
Le lait maternel serait l’aliment parfait, le meilleur. C’est vrai, mais cela ne signifie pas pour autant que le lait en poudre soit mauvais. A cause des anticorps contenus dans le lait maternel, les mamans qui n’allaitent pas se sentent donc coupables de ne pas offrir à leur bébé de quoi se protéger. C’est un préjugé, car les anticorps sont valables quelques jours : pour preuve, le nombre d’allaitements au sein avec bronchiolite que l’on est obligé d’arrêter pour hospitaliser les bébés.
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Une étude révèle que les Français sont les champions du pessimisme. Et vous, comment abordez-vous l’année 2011 ? Avec optimisme ou pessimisme ?
L’allaitement est l’action des femelles des mammifères nourrissant leur progéniture grâce au lait qu’elles produisent.
Pratique de l’allaitement
Préparation à l’allaitement
Une bonne information sur l’allaitement et le lait maternel ainsi qu’une bonne connaissance de son corps aident une future mère à bien guider son allaitement et le père du bébé à bien comprendre le processus de la lactation. Il existe actuellement de nombreuses sources d’informations (internet, livres, brochures, réunions, conseils téléphoniques, etc.) qui permettent aux futurs parents de se familiariser avec une pratique pour laquelle il leur faut un minimum de références.
Plusieurs mythes courent quant à la préparation concrète qu’une femme doit entreprendre avant de pouvoir allaiter correctement. En réalité, les seins n’ont besoin d’aucune préparation: ni crème, ni massage, ni changements dans le style de vie de la femme. Le processus de lactation débutera sans intervention extérieure et sans aucun problème. Le principal problème rencontré dans les débuts de l’allaitement provient de la mésinformation (mythes, croyances non fondées) courante dans les milieux où l’allaitement maternel a été délaissé au profit des préparations industrielles.
Position de la mère
Il n’y a pas de position idéale unique pour allaiter. L’important est d’abord d’être confortablement installée et de se sentir à l’aise. La pratique et le temps permettront de trouver les positions qui conviennent le mieux. La mère ne doit pas sentir de tension. Un tabouret sous les pieds et des coussins derrière le dos peuvent aider à diminuer les tensions. Un coussin sur les genoux peut également aider à bien s’installer avec bébé et éviter que la mère n’ait à soutenir le poids de son enfant toute la durée de la tétée.
Position du bébé
Un bon positionnement du bébé qui tète est un facteur de réussite de l’allaitement car il permet une succion adéquate nécessaire à un nourrissage correct. De nombreuses difficultés de mise en route d’allaitement proviennent d’un mauvais positionnement du bébé provoquant une succion inadéquate.
Dans une position de sécurité, le dos du bébé repose contre l’avant-bras de la mère, sa tête est mobile dans le creux de son coude, son épaule est dans l’axe de l’oreille et de la hanche. Le bout du nez et la pointe du menton sont tous les deux en contact égal avec le sein. Lorsque le bébé tète, son menton doit être contre le sein et le bébé doit téter fermement l’ensemble de l’aréole et du mamelon. Si le nez du bébé est enfoncé dans le sein alors que le menton est détaché, il faut rapprocher le corps du bébé vers soi. Si le menton du bébé ne touche pas le sein, il faut remonter le bébé un peu plus haut. Sauf chez les prématurés dont la tête doit être soutenue, il faut éviter de tenir la tête du bébé avec la main ou de pousser sa tête pour l’aider à prendre le sein. Cela bloquerait sa nuque et provoquerait chez lui un réflexe de recul.
Aliments / plantes galactogènes
Les aliments galactogènes sont les aliments qui favorisent la lactation, en cas de baisse de lait due à la fatigue par exemple. Il est recommandé de manger varié et équilibré. Le fenouil peut aider également. Des poussées de croissance du bébé (vers 3 semaines, 6 semaines…) peuvent faire penser à une diminution de l’allaitement alors qu’il suffit de mettre le bébé au sein plus souvent et de prendre du repos pour que l’allaitement continue normalement.
À l’inverse certains aliments diminuent la lactation. Éviter le persil, la menthe, et surtout la sauge et le soja de par leur teneur en phyto-œstrogènes.
Chaque culture a ses aliments à consommer et à éviter pour avoir une bonne production de lait. Il faut se méfier des ouï-dire sur le sujet : il n’est pas rare de voir un aliment à éviter dans un pays être l’aliment que toute femme allaitante se doit de consommer dans un autre pays.
Le fenugrec et le chardon béni sont deux plantes fréquemment recommandées pour faire augmenter la production lactée. Plusieurs spécialistes de l’allaitement, dont le Dr Jack Newman, recommandent 3 gélules de chaque plante, 3 fois par jour aux mères qui doivent faire augmenter leur production lactée. Le fenugrec ne convient parfois pas aux personnes allergiques aux graminées (il a aussi la propriété de faire baisser la glycémie, avis aux diabétiques)
Mécanisme et vérification de la succion
La tétée ne consiste pas à « vider » le sein, mais à le stimuler. La succion du bébé crée chez la mère un réflexe de fabrication/éjection qui fournit à la demande le lait maternel au bébé. C’est le bébé qui, par son action de succion, crée le lait chez sa mère. C’est pourquoi il faut éviter toutes les maladresses ou intrusions qui pourraient perturber le mécanisme de lactation suscité par les tétées répétées du bébé.
Le dispositif de la bouche du bébé et celui du sein maternel sont complémentaires. L’aréole du sein est granuleuse et lubrifiée (tubercules de Montgomery). Les gencives supérieures du nouveau-né ont des vésicules qui accrochent l’arrière de l’aréole. Grâce au réflexe d’extrusion, l’aréole est plaquée contre le palais du bébé qui peut extraire le lait de toutes ses forces sans pour autant endommager les tissus du sein. La langue ondule de l’avant vers l’arrière pour masser le sein et amener le lait à gicler. Les muscles des joues des nouveau-nés sont renforcés par des bourrelets de succion, les boules de Bichat qui assurent la stabilité latérale du mamelon et améliorent l’efficacité de la succion.
Une succion efficace met en route et active puissamment la lactation de la mère sur l’ensemble de la tétée. C’est la garantie que le bébé sera bien nourri. Il faut laisser tranquillement le bébé prendre le sein bien en face, bouche grande ouverte, la langue bien tirée, happant le sein jusqu’à l’arrière de l’aréole. On voit plus d’aréole au-dessus de la bouche du bébé qu’en dessous. Lorsque le bébé avale du lait maternel, il effectue des mouvements de déglutition que la mère peut distinguer d’un simple suçotement. Le bébé doit pouvoir téter chaque sein entre 10 et 20 minutes pour aller jusqu’au bout du cycle de la lactation. Les tétées durent en moyenne de 5 à 45 minutes suivant l’âge et la faim du nourrisson. Le lait change de composition tout au long de la tétée et devient de plus en plus riche en lipides. On conseille de donner les deux seins au début pour stimuler la lactation mais il faut bien vider chaque sein pour que le bébé puisse profiter du lait gras de fin de tétée. Un bébé qui mouille 5-6 couches par jour est un bébé qui a une bonne succion. Les selles sont de couleur jaune doré et liquides. Si elles deviennent verdâtres, cela peut être le signe que l’enfant boit plus de lait riche en lactose (lait de début de tétée) et pas suffisamment de lait de fin de tétée (riche en lipides). Il faut alors donner le 1er sein à volonté avant de passer au 2e sein.
Rythme de l’allaitement
La lactation de la mère se met en place grâce à des tétées complètes, fréquentes et exclusives. Ces tétées se déroulent, au moins dans les premières semaines, le long des vingt-quatre heures de la journée. Le nombre des tétées va de 8 à 12 tétées les premières semaines (voire plus). Ce rythme est nécessaire à la mère pour stabiliser le taux de prolactine dans le sang et permettre un ajustement de la lactation rapide et efficace. Les tétées fréquentes mettent en place une relation mère-enfant suivie et individuelle et permettent un contact corporel répété, bénéfique à la sécurité intérieure du bébé. Un allaitement exclusif au lait de mère permet de faire bénéficier l’enfant des qualités exceptionnelles du lait maternel. La succion de tétines (sucettes) ou l’adjonction de substituts du lait maternel (biberons de complément) perturbent la lactation de la mère et risquent de faire perdre au bébé sa capacité à stimuler le sein maternel et, a fortiori, celle d’être nourri correctement par les tétées de lait maternel. Elles peuvent induire un sevrage involontaire. En cas d’absence de la mère on préférera donner à boire à la tasse ou une cuillère pour éviter une confusion sein-tétine qui entraînerait une mauvaise succion du nourrisson.
Durée de l’allaitement
L’Organisation mondiale de la santé (OMS), ainsi que la Haute Autorité Santé -HAS- (ex-ANAES), ainsi que l’Unicef, recommandent un allaitement exclusif jusqu’à l’âge de 6 mois, suivi d’une poursuite de celui-ci, parallèlement à une alimentation diversifiée, jusqu’à l’âge de 2 ans, voire au-delà, bien qu’aucune étude n’ait validé les bénéfices d’un allaitement poursuivi au-delà de cet âge.
L’allaitement en public
Un facteur important auquel il faut tenir compte, est la gêne d’allaiter en public. D’après les études, une minorité de femmes se sentent à l’aise d’allaiter en public, la plupart éprouve la nécessité de se cacher ; certaines se réfugient aux toilettes ou évitent de sortir de chez elles, par crainte de devoir allaiter à l’extérieur. Au Canada, dans certains supermarchés, il existe des « salles d’allaitement » ; un sondage a été effectué dans ce pays, auprès de cent femmes pour connaître leurs habitudes et leurs préférences: il en ressort que 99 % des femmes interrogées avaient déjà allaité dans un lieu public ; parmi elles, la moitié évoquaient un malaise et une gêne et 82% préféraient utiliser les salles d’allaitement lors de leurs achats. Les quatre principales raisons évoquées sont : le confort et l’équipement de la salle, le calme et l’intimité, l’inconfort face au regard des gens, la sécurité des enfants plus âgés. [1]. En Suisse, à Genève, il existe des espaces d’allaitement. Favoriser l’allaitement, c’est aussi donner tout le confort nécessaire à l’extérieur de chez soi, pour que cela se passe dans de bonnes conditions.
Physiologie de la lactation
Le dispositif de lactation
La structure interne de base du sein, constituée de 15 à 25 canaux galactophores (ou lactifères, du latin lactifer « qui transporte le lait » ) débouchant à la surface du mamelon par des pores indépendants, est présente à l’état rudimentaire dans les deux sexes, de l’âge embryonnaire à l’âge adulte.
Chez la femme pubère, la glande mammaire se développe sous l’influence hormonale : stéroïdes ovariens, prolactine, hormone de croissance, glyco-corticoïdes, etc. Les œstrogènes développent les canaux galactophores et la progestérone développe les bourgeons glandulaires, les futures cellules productrices, les acini.
Chez la femme enceinte, les œstrogènes induisent un allongement des canaux galactophores, la progestérone, la prolactine et l’hormone lactogène placentaire la multiplication et le développement des acini. La progestérone inhibe la prolactine, empêchant la sécrétion du lait. Mais les hormones produites pendant la grossesse dépendent aussi du placenta.
En fin de grossesse, les rameaux galactophores sont largement garnis d’acini (un acinus, des acini), au total entre 6 000 et 200 000 unités microscopiques, disposées par grappes de 10 à 100 et constituant ainsi des lobules ou unités ducto-lobulaires de 0,1 à 1 mm de diamètre chacun. De 20 à 40 de ces lobules sont regroupés en rameaux autour d’un des canaux galactophores, formant ainsi un lobe. Il y a autant de lobes que de canaux galactophores (entre 15 et 25), chacun débouchant séparément dans le mamelon.
À l’accouchement, la chute du taux sanguin d’œstrogènes et de progestérones s’accompagne d’une libération massive de prolactine pour la fabrication de lait dans les acini. Aussi longtemps que la mère allaite, les acini continuent à se développer. Après le sevrage, les acini disparaissent et les canaux galactophores s’atrophient.
Processus de lactation
L’acinus est l’unité de base de production du lait maternel. C’est une sphère creuse aux dimensions microscopiques connectée à un petit canal galactophore. Elle est tapissée d’une seule couche de cellules productrices. On appelle « lumière » de l’acinus la cavité dans laquelle est sécrété le lait.
La paroi extérieure des cellules de l’acinus est en contact avec de nombreux capillaires. Après la naissance et avec les tétées du bébé, sous l’impulsion de l’hormone de la lactation, la prolactine, le débit sanguin est augmenté en priorité dans la zone du sein. L’augmentation de pression dans ces capillaires permet le passage, de la paroi des capillaires vers les cellules de l’acinus, de tous les éléments nécessaires à la fabrication du lait. Chaque cellule traite cette matière première. Une partie des composants du lait résulte directement de la filtration du sang, l’autre est synthétisée par les cellules de l’acinus. Le lait est ainsi sécrété goutte à goutte dans la lumière de l’acinus.
Toujours suite à la naissance et sous l’effet de la succion du sein par le bébé, sous l’effet de l’ocytocine – la même hormone qui préside aux contractions pendant l’accouchement – les cellules myoépithéliales, qui sont des fibres musculaires microscopiques enveloppant l’acinus, sont mises en action et se contractent, pressant l’acinus pour le vider. Les gouttes de lait sécrétées sont maintenant expulsées vers le canal galactophore. L’ocytocine provoque la contraction des fibres musculaires tout au long des canaux galactophores qui pulsent le lait vers la sortie par un mouvement péristaltique. C’est le réflexe d’éjection.
Chez la maman, il s’exprime sous la forme d’une tension dirigée de l’intérieur du sein vers la pointe. Lorsque le bébé commence une tétée, le réflexe d’éjection n’apparaît qu’au bout de quelques instants, le temps de la mise en route des contractions musculaires.
Avant la sortie dans le mamelon, les canaux galactophores présentent un évasement lors du réflexe d’éjection (qui se comporte alors comme un sinus, sans en être un/réf. Dr Peter Hartmann) . Ces petits « réservoirs » ont une taille relativement modeste chez l’humain et ne représentent qu’une amorce de lait dans la tétée dont l’essentiel est fourni en cours de succion par le réflexe d’éjection de la mère.
Indications
L’allaitement est un prolongement de la grossesse. Celui-ci peut être interrompu volontairement, sur indication médicale dans certains cas particuliers très rares (cancer, séropositivité, toxicomanie de la mère, galactosémie du nourrisson, prise nécessaire de certains médicaments incompatibles avec la lactation) ou par choix personnel lorsque l’environnement s’y prête (eau potable et lait infantile disponibles à un coût abordable). Une indication de sevrage ne doit être donnée que si les avantages de l’allaitement ne représentent pas un gain supérieur à l’utilisation d’un substitut.
Pour les indications concernant (Médicaments et allaitement) la consommation de toxiques, les pathologies lourdes, les maladies rares, les cas complexes, il existe des bases de données médicales (LLL, par exemple) permettant de donner des indications adéquates pour la nutrition du bébé et les conditions de la poursuite, de l’arrêt temporaire ou définitif de l’allaitement maternel.
Dans un environnement peu favorable, en cas de problème environnemental majeur, de mauvaise santé de la mère, notamment le SIDA, les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé doivent être prises en compte, les qualités générales de protection de l’allaitement maternel restant généralement effectives pour l’enfant, même dans des conditions limites, et contribuant de manière significative à faire baisser la mortalité et la morbidité infantiles.
L’arrêt de l’allaitement maternel avant la fin de la période de diversification, ou le fait d’y renoncer dès le début, exigent le recours à des substituts du lait maternel (lait infantile en poudre mélangé à de l’eau minérale, donné avec un biberon). De 0 à 6 mois, à des préparations pour nourrissons, de 6 à 12 mois, à des laits de suite.
Avantages de l’allaitement
Chez l’enfant
On peut constater une diminution de la gravité de la maladie allergique, même si cela reste controversé ; Le risque d’asthme, le nombre de petits enfants souffrant de dermatite atopique, la survenue d’une rhinite allergique, l’allergie aux protéines de lait de vache seraient plus importants en l’absence d’allaitement.
Dans les pays développés, l’allaitement, de plus de 4 mois, diminue le risque d’infections respiratoires sévères nécessitant une hospitalisation; C’est surtout dans les pays en voie de développement que l’allaitement maternel permet de diminuer la mortalité par pneumonie ou infection respiratoire basse. Les études réalisées dans différents pays de cette catégorie convergent et concluent à une baisse significative de la mortalité;
L’allaitement, d’une durée supérieure à 4 mois, diminue les risques de pathologie digestive. Les études réalisées dans les pays développés notent un moindre risque de diarrhée avec entre autres, une baisse des hospitalisations pour ce motif mais c’est dans les pays en voie de développement que les études démontrent une baisse importante de la mortalité du nourrisson de moins de six mois par cause de diarrhée.
On retrouve une diminution du risque d’obésité (le taux d’obésité est de 3,8 % chez les sujets allaités durant 2 mois, 2,3 % pour un allaitement durant 3 à 5 mois, 1,7 % pendant 6 à 12 mois et 0,8 % durant un an ou plus).
La fréquence des diabètes de type 1 et 2 semble moins importante dans la population des enfants ayant eu un allaitement de plus de 4 mois. La réduction du risque pour le type 2 chez l’adulte serait de 39% et de 19 à 27 % pour celui de type 1 en fonction des études.
D’une façon générale, chez le nouveau-né de petite taille (moins de 2500 g), l’allaitement maternel diminue la mortalité et la morbidité, et améliore la croissance et le développement cérébral.
Dans les pays non industrialisés, l’accès à une source d’eau potable de bonne qualité, préalable indispensable à l’utilisation de substituts de lait humain, est souvent peu aisé, avec un risque de contamination infectieuse important. L’allaitement maternel est d’autant plus recommandé dans ce contexte, avec la possibilité de sauver près de 1,3 millions d’enfants chaque année si l’allaitement était massivement utilisé.
Pour la collectivité
Selon le pédiatre Bitoun, l’allaitement généralisé permettrait, en France, de réduire de 1,071 milliard de francs les frais de santé supportés par l’assurance maladie, par le seul effet préventif de l’allaitement sur les otites, les diarrhées et les rhinopharyngites. D’autres études n’ont pas confirmé ce chiffre.
De plus, l’allaitement naturel est économique et écologique. C’est une suite de solutions simples à la préservation de ressources planétaires, aux grands problèmes d’exploitations industrielles et de pollutions environnementales, via les cultures industrielles pour l’exploitation laitière, via la commercialisation des tous les produits des marchés de l’allaitement : plastique, verre, caoutchouc, silicone, métaux, pétrole pour transports de toutes sortes.
Divers
Dans l’Égypte ancienne, la déesse Isis est représentée, tantôt en déesse-vache nourrissant le roi de son lait, tantôt en déesse-arbre tendant le sein de l’eau régénératrice au roi défunt, tantôt en déesse-mère allaitant le roi-enfant.