Utilisation de la suggestion par les magiciens
La pratique de la suggestion s’apprend, comme la publicité. Grâce à elle, nous fredonnons toute la journée une chanson entendue le matin au poste, ou bien encore, nous nous arrêtons instinctivement dans un magasin, devant un produit vanté à la télévision.
Les magiciens de toute sorte s’en servent toujours d’abondance afin de persuader leurs fidèles. Encore une fois, elle constitue un élément essentiel de la permanence de leur succès, compte tenu des faibles résultats effectifs que la magie peut obtenir, et pour cause.
De même, l’hypnose collective est utilisée depuis les temps les plus reculés lors des cérémonies rituelles. Le souvenir fort et flou qu’on en conserve ne peut que renforcer l’autorité du magicien… Depuis des temps reculés aussi, outre la suggestion hypnotique on emploie aux Indes l’hypnose animale. Cette immobilisation réflexe bien connue sert aux charmeurs de serpents et d’oiseaux. Le réflexe d’hypnose animale existe chez les êtres humains. Il est provoqué par exemple par la peur « qui coupe les jambes ».
Enfin, la magie est aussi utilisatrice des suggestions chimiques : philtres à base d’herbes préparées dans les sociétés primitives, aconit et belladone du Moyen Âge, drogues comme le peyotl,
Cactus hallucinogène du Mexique provoquant de« visions, ou hachisch utilisé jadis par les membre! de la secte des hachischins, fanatiques de Perse et de Syrie dont le nom a servi pour former un mot nouveau de notre langue, celui d’assassin. ]
Tout est bon pour faire perdre conscience des réalités, mettre en condition.
On le sait d’expérience : plus un individu exerce son jugement et sa volonté, moins il est suggestionnable. Plus il réfléchit et raisonne, moins il se laisse prendre aux miroirs aux alouettes. Répétons avec Pascal : « Toute notre dignité consiste dans la pensée, travaillons donc à bien penser. »
Et Cyrano de Bergerac (le vrai) ajoute dans sa lettre contre les sorciers : « On ne doit pas croire toute chose d’un homme parce qu’un homme peut dire toutes choses. On ne doit croire d’un homme que ce qui est humain. »