Sorcellerie, alchimie, et la suite
Dans l’Occident du Moyen Âge, période de troubles, de guerres, de misère, vont apparaître les sorciers et les sorcières, fils et filles de la magie noire.
Magiciens et sorciers ne doivent pas être confondus.
Le magicien possède des pouvoirs particuliers, supranaturels, innés ou par consécration ; il joue un rôle particulièrement important dans les sociétés primitives, puis conseille et guide les princes ; devenu riche et considéré, il vit de préférence dans les palais ou les villes…
Le sorcier, lui, apparaît seulement au grand jour en Europe occidentale aux environs de l’an 1000. C’est un pauvre bougre, généralement de la campagne, marqué par la misère. D’après la formule maintes fois reprise : « Si le magicien est un maître, le sorcier n’est qu’un apprenti. » En fait de pouvoirs, il ne possède que des bribes de vieilles religions d’avant le christianisme pour impressionner le voisinage, et quelques connaissances de médecine archaïque.
Si les magiciennes sont rares, compte tenu de la place peu importante généralement accordée aux femmes dans les temps anciens, les sorcières abondent, ayant des fonctions traditionnellement féminines à remplir : accoucheuses, gardes-mala- des, veilleuses de morts.
A la sorcellerie « opératoire » (médecine), s’ajoute la sorcellerie « cérémonielle ». Les sorciers pratiquent par exemple des « gardes », ensemble de règles et de discours servant à protéger les troupeaux contre les loups. Ils se risquent aussi aux envoûtements, aux mauvais sorts jetés contre un ennemi : « chevillements » ou « nouésons » empêchent le fonctionnement normal des hommes, des animaux ou des choses. Mais ceux qui croient passer un pacte avec le diable, espèrent des pouvoirs plus étendus : richesse, puissance, succès.