Le sevrage
Du cordon lacté au lien symbolique
Comme nous l’avons vu ci-dessus, du cordon ombilical au cordon lacté, le lien à sa mère se tisse, lien de sang et de chair qui, tout au long du sevrage, se transmue en un lien symbolique qui rassemble et lie tous les objets (sensations, émotions, impressions) intériorisés par le nourrisson en un ensemble cohérent, entier et stable.
Imaginons au fil des jours des couches successives de sensations de sécurité, d’apaisement et le stabilité qui constitueraient un tapis de fond qui, dans les moments de distance qu’impose le sevrage, va être là et œuvrer à lui tout seul pour soutenir le nourrisson. Je fais référence à une mémoire et à une intelligence corporelles, toujours disponibles quoique mises en sourdine. Toutes sensations vécues, agréables ou désagréables, sont indélébiles.
Le sevrage du sein est une étape qui nécessite une préparation. Elle implique la notion du temps, c’est-à-dire prendre son temps pour sevrer son enfant. Au risque d’insister lourdement, le temps permet au bébé d’intégrer la séparation, d’amortir ses propres pulsions d’agressivité, de les réguler grâce aux temps de sécurité dans les bras de sa mère en alternance avec ceux de l’absence.