Acculturation
écrit le: 15 novembre 2011 par adminmodifié le 12 août 2022
- Sommaire:
- 1 Définition de l’acculturation
- 2 L’acculturation : une invasion de la culture authentique ?
- 3 L’acculturation n’est jamais à sens unique
- 4 Vidéo: Tout savoir sur l’acculturation
Définition de l’acculturation
L’acculturation vient du préfixe « ac » et de « culturation ». Elle se définit comme l’ensemble des changements culturels, qui résultent d’un contact continu, permanent et direct et non pas occasionnel (colonisation, immigration) entre deux groupes d’individus de cultures différentes, entraînant des changements dans les modèles culturels originaux de ces groupes d’individus. Nous devons distinguer entre «acculturation» et «assimilation».
Selon certains auteur le terme d’« assimilation » serait apparu en 1880 et il désignait alors la transformation des modes de vie et de penser des immigrants en contact avec la société américaine. Il s’agissait là d’un cas extrême de “déculturation” avec une disparition totale de la culture d’un groupe qui assimile et intériorise la culture de l’autre groupe avec lequel il est en contact. Ce n’est donc pas seulement la perte de la culture autochtone (acculturation), mais aussi, l’appropriation d’une nouvelle culture.
L’acculturation est ainsi un phénomène universel et constitutif des cultures et ne se fait jamais à sens unique. Il n’y a pas forcément une culture donneuse et une autre receveuse. Au contraire la « contre-acculturation » est le fait que des groupes plus solides manifestent de façon plus ou moins violente, un sentiment de rejet, de refus, voire d’hostilité envers la nouvelle culture qui cherche à les dominer. Elle se manifeste parfois par un repli sur soi, un retour à la culture d’origine.
L’acculturation : une invasion de la culture authentique ?
La culture est définie comme un ensemble de normes comportementales, de significations et de valeurs ou de points de référence utilisés par les membres d’une société particulière pour construire leur vision unique du monde et déterminer leur identité. Elle comprend un certain nombre d’éléments tels que la langue, les traditions, les valeurs, les croyances religieuses, les pensées et pratiques morales, etc.
Sous l’influence des courants culturalistes, la culture était (et particulièrement au début du XXe siècle) considérée comme une entité distincte, bien délimitée par des « frontières ». Par conséquent, tout contact avec une autre culture pourrait affecter sa pureté. Dans ce cas, le processus d’acculturation est vu comme une invasion de la culture authentique.
En fait, les cultures sont construites par le contact avec les autres et ne sont pas ne sont isolées de façon étanche. Il n’y a donc pas de cultures
pures et d’autres métissées toutes le sont plus ou moins à des degrés divers. Il n’y a pas de cultures pures. Les cultures dépendent des rapports sociaux qu’entretiennent les hommes entre eux. Or ceux-ci sont souvent des rapports de force. Les différentes cultures vont donc se trouver les unes par rapport aux autres en position de force ou de faiblesse. Mais les groupes socialement les plus forts n’arrivent pas toujours à s’imposer aux groupes les plus faibles. Les cultures sont construites par des phénomènes de structuration et de déstructuration. Il n’y a pas nécessairement un donneur et un receveur de la culture.
L’acculturation n’est jamais à sens unique
Dans ce contexte, comment les migrants peuvent-ils s’intégrer? Peuvent-ils garder leur culture d’origine? En fait, il est impossible, toute culture transplantée ne peut rester identique à elle-même. Les populations d’immigrants sont à l’origine de l’apparition de nouveaux modèles culturels (comme les Noirs aux États-Unis). Dans une première étape, il y a souvent une méfiance ou une opposition à la culture du pays hôte, puis adoption d’éléments de cette culture ou au contraire un rejet et une réaffirmation de certains traits culturels d’origine (contre acculturation). Le processus est souvent complexe, entre assimilations, mélanges, réinterprétations etc…C’est ce qu’on appelle le syncrétisme qui est le mélange de traits culturels.