Les remaniements psychologiques à l’adolescence:Le renoncement aux identifications œdipiennes
écrit le: 28 septembre 2013 par admin
L’identité est menacée dès lors que l’adolescent est encore sous l’autorité de ses parents et qu’il doit accepter leur éducation tout en développant ses propres points de vue et sa personnalité. Ce cadre doit lui offrir des repères fiables, dans une ambiance de confiance réciproque et proposer une souplesse qui lui permette de s’épanouir. Des modifications internes doivent s’opérer pour que la séparation avec les parents ne soit pas seulement extérieure, mais intérieure. Ce travail psychique, poussé par le corps devenu pubère et l’interdit de l’inceste, est un véritable travail de deuil.
Le Moi renonce à l’investissement érotique et agressif des objets parentaux. Il doit se détacher du Surmoi infantile contenant des identifications aux parents œdipiens. Le Surmoi se transforme, comme l’explique F. Ladame : « La transformation du surmoi infantile en surmoi adulte est contemporaine de l’abandon du lien entre le Moi et ses objets d’amour incestueux du passé. C’est donc une sorte de tour de passe- passe : le Surmoi « relooké » donne d’une main (il ouvre l’accès à la jouissance) et prend de l’autre (en renforçant l’interdit de l’inceste et du parricide). »
Ce processus psychique entraîne chez les adolescents une période de dépression, car le narcissisme est fragilisé par ce changement et cette perte. L’appui sur un autre de son âge, un ami ou un groupe d’amis, aide l’adolescent à vivre cette période.
L’idéal du Moi se voit aussi modifié. L’enfant l’avait construit sur des identifications parentales idéalisées. Celles-ci étaient composées d’identifications au fantasme de perfection et d’omnipotence. Toutefois, dans la réalité, l’enfant était protégé par son impuissance. Or, le corps devenu pubère, le remaniement de cette instance est indispensable. Si l’adolescent est capable de puissance et qu’il croit encore à la toute puissance infantile, il est en danger psychique. Il renonce donc à ses désirs mégalomaniaques empruntés aux images idéalisées parentales. Le vide nouveau de l’idéal du Moi est rarement laissé comme tel et se comble rapidement par de nouveaux investissements. La place est libre pour de nouvelles aspirations.